Date de publication :
La situation dans le secteur allemand de la sous-traitance automobile reste tendue. Alors que les constructeurs (OEM) gagnent plus d'argent que jamais, les fournisseurs sont confrontés depuis un certain temps à l'instabilité des commandes des OEM automobiles et souffrent de la hausse des coûts des matières premières, du fret et de l'énergie.
Continental a récemment présenté une perte trimestrielle de 251 M EUR. Certes, des effets comptables ont également contribué aux chiffres rouges. Mais l'activité de la sous-traitance automobile ne tourne pas non plus rond, à l'exception de la branche rentable des pneus. Et Conti n'est pas le seul, d'autres entreprises comme Schaeffler ou Mahle voient leurs bénéfices également chuter.
La filière automobile est donc profondément divisée : Volkswagen, y compris ses filiales Audi et Porsche, profite de la forte hausse des prix des voitures neuves et d'occasion. Il en va de même pour Mercedes-Benz et BMW, qui ont certes tous vendu nettement moins de véhicules au 2e trimestre, mais qui ont tout de même gagné de l'argent. Les fournisseurs ne profitent guère des prix élevés des voitures, car les ajustements de prix dans les contrats de livraison arrivent soit tardivement, soit ne suffisent pas, tandis que les coûts d'approvisionnement s'envolent.
Ainsi, les frais de transport pour un conteneur standard outre-mer ont parfois été multipliés par huit, et même si les prix de certaines matières premières baissent à nouveau quelque peu, le management de Conti p.ex. s'attend en 2022 à une charge de coûts supplémentaires dans les achats et la logistique d'environ 3,5 Mds EUR par rapport à l'année précédente.
La semaine dernière, le plus grand OEM automobile du monde, Toyota, a attiré l'attention sur le fait qu'il restait prudent quant à ses perspectives pour 2022, malgré des affaires plus ou moins florissantes, et qu'il justifiait explicitement son attitude par le fait qu'il voulait aider ses fournisseurs dans la situation actuelle. Au Japon, les relations entre constructeurs automobiles et fournisseurs sont traditionnellement plus étroites, notamment parce que les groupes sont souvent liés entre eux.
On n'entend guère de tels propos de la part des OEM automobiles allemands. Le directeur financier de Mercedes-Benz a laissé entendre que Mercedes tenait certes à des chaînes d'approvisionnement stables, mais qu'en fin de compte, chaque entreprise était responsable d'elle-même.
Source: Automobil Produktion, 05/09/22