Toutefois, certains paramètres sont inquiétants, comme le souligne Giovanna Ceolini, présidente d'Assocalzaturifici : le secteur dans son ensemble affiche une reprise significative, mais les prix de l'énergie, le coût des matières premières et les conséquences du conflit russo-ukrainien (les exportations vers ces 2 marchés ont diminué de 30 % en valeur, avec une chute de 46 % depuis le début de la guerre) mettent en péril la tendance à court terme. Nous constatons de bons résultats pour les ventes sur les marchés nord-américains et dans les principaux pays de l'UE, tandis que les fermetures de ce printemps ont ralenti le marché chinois. Et si les marques affichent des performances brillantes, la moitié des entreprises sont toujours en dessous de leur niveau de chiffre d'affaires d'avant Covid.

La bonne performance des exportations a également permis de dépasser les niveaux d'avant Covid en volume (+2,4%), même si le segment des chaussures à dessus en cuir (typique de la production du Made in Italy), est encore bien inférieur en volume par rapport à il y a trois ans (-10,5% par rapport à janvier-mai 2019). Parmi les principaux pays importateurs, l'Union européenne affiche +23% en valeur, tirée par la France et l'Allemagne (les 2 premiers débouchés export en volume pour les opérateurs italiens) ; croissance encore plus soutenue aux USA et au Canada (de l'ordre de +65% en valeur), favorisée par des taux de change plus avantageux ; l'Extrême-Orient a été positif, +15% en valeur dans l'ensemble, mais avec un important ralentissement de la Chine entre avril et mai (-25% en quantité) en raison des lockdowns imposés par les autorités dans plusieurs villes importantes. De bons résultats ont été enregistrés pour les Émirats arabes ; le Royaume-Uni a rebondi après le revers post-Brexit, tandis que les exportations vers la Russie et l'Ukraine se sont effondrées comme prévu, "avec de graves conséquences pour les districts manufacturiers traditionnellement consacrés à cette zone". 

Sur le marché intérieur, on a continué à se rapprocher des niveaux d'il y a trois ans : +18,2% en valeur pour les achats des ménages italiens pour le premier semestre et +14% en volume et toutes les différentes catégories de produits ont enregistré des résultats positifs : +20%, tant en quantité qu'en valeur, pour les chaussures classiques pour hommes et femmes, les plus pénalisées pendant les confinements ; plus de 10% pour les chaussures pour enfants/jeunes qui ont été dépassées par les baskets/sneakers, grâce à une augmentation de 13% en volume. 

Les ventes en ligne, après avoir explosé pendant les différents confinements, continuent de baisser (-8,9% en volume et -4,4% en tendance valeur), même si elles restent nettement plus élevées (+24% en quantité) qu'au premier semestre 2019. Malgré la reprise, les achats des touristes étrangers en Italie restent inférieurs d'environ 25/30% à ceux d'il y a trois ans. 

Source : FashionNetwork.it, 16 septembre 2022