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Suite à la nomination d’Ulf Kristersson (parti Modéré) au poste de Premier ministre, et après 5 semaines de concertation, les accords de Tïdo ont été signés ce vendredi 14 octobre. Ces accords présentent l’orientation générale de la politique économique de la Suède sur les 4 prochaines années et abordent 7 thèmes, dont celui de l’énergie et du climat.
Parmi les premières mesures annoncées par Ebba Bush, cheffe du Parti chrétien-démocrate, figurent celle de la mise en place d’une garantie de crédit d’état à hauteur de 36 Mds EUR pour les investissements dans la filière nucléaire. Une commission devra aussi être nommée pour étudier les conditions nécessaires à un redémarrage des réacteurs 1 et 2 de la centrale de Ringhals.
Le nouveau gouvernement souhaite également modifier le code de l’environnement afin de faciliter la construction de centrales à d’autres sites que ceux actuellement en exploitation et de rendre possible l’augmentation du nombre de réacteurs en fonction, aujourd’hui plafonné à 10.
L’énergéticien public Vattenfall est donc chargé de lancer immédiatement la planification d’un possible nouveau réacteur sur le site de Ringhals ou sur d’autres sites appropriés. La gouvernance de Vattenfall va être élargie et modifiée pour que le nucléaire soit mis en avant, l’objectif étant de pouvoir proposer des prix compétitifs et une sûreté d’approvisionnement.
La coalition souhaite enfin raccourcir les processus d'autorisation et introduire une voie rapide pour que la construction de nouvelles centrales nucléaires puisse démarrer plus rapidement. Enfin, la législation va être modifiée afin que soient réunies les conditions pour la construction de petits réacteurs modulaires (SMR-Small Scale Modular Reactors).
L'objectif de cette nouvelle politique énergétique sera ainsi de passer du 100 % "renouvelable" à du 100 % "sans énergie fossile".
Les énergéticiens semblent plutôt favorables au plan proposé par le gouvernement, mais émettent des réserves quant à la diminution de l’éolien qui représente une option disponible rapidement. Ce qui n’est pas négligeable dans le contexte de crise énergétique actuel.
Comme le montre un sondage réalisé en début d’année, l’avis de la population est plutôt favorable au nucléaire. 56 % ont répondu oui à la question de savoir s’ils étaient favorables à la construction de nouveaux réacteurs si nécessaire alors que 1 personne sur 10, seulement, souhaite que soit arrêtée la production d’énergie nucléaire.