L’ouverture de la Bourse de données de Shanghai marque la dernière tentative en date de la Chine de construire un vaste marché pour les données (le nouveau « pétrole » de l’économie digitale) qui peuvent être triées, évaluées et échangées comme des marchandises ordinaires.

Les 20 types de données offertes dès l’ouverture de la Bourse Shanghaienne se composent notamment d’informations de vols de compagnies aériennes et de données d’opérateurs mobiles. A Shenzhen, plus de 484 entreprises se sont inscrites dont 98 fournisseurs, 91 courtiers et 295 acheteurs ou demandeurs.

L'une des premières transactions effectuées sur cette Bourse concernait la succursale de Shanghai de l'Industrial and Commercial Bank of China (ICBC), qui a conclu un accord pour utiliser les données du réseau d’Etat de Shanghai Municipal Electric Power Co. afin d'améliorer ses produits financiers. Ce type d’échange s’est ensuite multiplié sur les Bourses chinoises.

Le succès de l'échange de données numériques à Shanghai pourrait avoir des répercussions considérables pour les entreprises chinoises de la "Big Tech", qui ont accumulé d'énormes volumes de données d'utilisateurs sur lesquelles sont fondées les décisions commerciales et le développement de nouveaux services.

Pourtant ce succès n’est pas encore garanti. La Chine avait déjà lancé un projet d’essai similaire en 2015 à Guiyang qui n’avait pourtant pas décollé. Par ailleurs, la Chine manque encore d’un cadre légal adéquat pour résoudre différents problèmes tels que la propriété, ce qui pourrait ralentir ses aspirations. Enfin, le manque de données de haute qualité et de système de distribution de profits maintient encore plusieurs entreprises dans une approche attentiste.

Cette nouvelle approche chinoise de considérer les données comme une production échangeable à part entière reste pour autant très intéressante, surtout dans une tendance claire de renforcement de l’économie digitale chinoise.

Source: South China Morning Post, 27/11/2022