Date de publication :

Secteur Vins, spiritueux, bières, cidres
Pays concerné
Brésil
Thématique Actualités du secteur
En 2022, présidents, directeurs ou encore œnologues de certains des plus grands domaines viticoles au monde se sont rendus au Brésil et parient sur ce marché prometteur, malgré la forte taxation que subissent leurs produits et les prix élevés qu’ils atteignent.
Image info sectorielle

A titre d’exemple, le Pintia, du prestigieux vignoble espagnol Vega Sicilia, qui coûte 65 à 70 EUR en moyenne dans les restaurants de Madrid est affiché à la carte du restaurant brésilien Fasano à 1 984 réals (362 EUR). Pour de nombreux importateurs, un vin est considéré cher au-dessus de 150 R$ (environ 27 USD), une catégorie qui a connu une forte croissance cette année.

Alexandre Bratt, PDG du groupe Víssimo (qui a réuni en 2021 Grand Cru et Evino), indique une croissance de 200%, d'une année à l'autre, des lignes supérieures à 1 000 R$ (182 EUR), plus importante que celle des entrées de gamme. Les raisons, selon lui : moins de voyages à l'étranger ; et un public assez peu touché par l'inflation qui dispose toujours du même revenu disponible. En revanche, les consommateurs de vins intermédiaires ont commencé à opter pour des étiquettes moins chères. « La crise, indique-t-il, a rendu le milieu un peu plus large et correspond actuellement à la fourchette entre R$ 60 et R$ 150 (entre 10 et 27 EUR). Les vins entre R$ 150 et R$ 200 (27 et 36 USD) ont eu une croissance moyenne de 20% en 2022 ».
Parmi les caves représentées par Grand Cru, le Brésil a reçu la visite du producteur argentin Zuccardi, du chilien Errazuriz, du Portugais Quinta do Vallado et du Californien Paul Hobbs, qui dirige Viña Cobos, en Argentine. Pour beaucoup, le Brésil représente déjà le premier ou le deuxième marché. C'est le premier pays dans la consommation de Cobos dont le prix peut atteindre R$ 5000 (912 EUR).

Rita Ibañez, responsable marketing d'Inovini, division d'Aurora Fine Brands, voit de nombreuses opportunités en dehors du circuit Rio-Sao Paulo, qui domine les ventes nationales ; cette année, elle s’est rendue dans l’État du Nord-Est, à Recife et Fortaleza, accompagnée du producteur de la marque familiale française Louis Latour et du représentant de la cave Argiano, fournisseur italien de brunellos de Montalcino.

Le Portugais Dominic Symington, dont les produits sont présents dans le pays depuis 30 ans, s’est rendu pour sa part à São Paulo. Symington répartit actuellement sa production à parts égales entre le porto et les vins de table. Au Brésil, l'étiquette la moins chère, Altano, se vend à 115 R$ (21 EUR). Au Portugal, les prix commencent à 12 EUR et montent jusqu'à 15 000 EUR, pour un Porto de 1882.

Gabi Monteleone, sommelière du restaurant D.O.M. et auteure de menus de restaurants prestigieux, également consultante, indique que ceux qui investissent plus de 200 R$ (36 EUR) dans une bouteille de vin cherchent à connaître l'histoire du producteur, son éthique et sa culture, et pas simplement consommer un vin onéreux. Selon elle, le consommateur d'étiquettes plus chères préfère la France et l'Italie. Elle vérifie aussi une augmentation de la demande pour les vins brésiliens, dont Era dos Ventos, un vin orange qui coûte environ 300 R$ (55 EUR). « On s'intéresse de plus en plus aux vins nationaux de niche, souligne-t-elle, et cela finit par être une voie naturelle car les vins importés de qualité sont d'un prix prohibitif ».

Taux de change au 10-11-2922, 1 EUR = 5,48 BRL
Source : Globo economico, 04-11-2022