En profitant de tout le potentiel de production de biométhane du Brésil, la biomasse pourrait remplacer toutes les importations de combustibles d’origine fossile d’ici la prochaine décennie, selon les calculs du Centre Brésilien des Infrastructures (CBIE). L’organisme estime que cette économie représenterait un potentiel de135 Mds EUR tout au long de cette période.

Selon les données d’Abiogas, l’Association Brésilienne du Biogaz, si l’intégralité du volume des résidus de l’agriculture et de l’assainissement urbain était réutilisée, la production de biogaz pourrait atteindre un record de 120,8 M de m³ par jour. Pour couvrir les importations de carburant, une capacité de production annuelle de 40 Mds L soit 112,89 M m³ de biogaz par jour sera nécessaire.

La demande interne de diesel serait ainsi remplacée par le biogaz dans la plus optimiste des hypothèses, permettant ainsi de réduire les émissions à court-terme, améliorer les chiffres de la balance commerciale brésilienne et économiser 135 Mds d’EUR en importations entre 2021 et 2031. Cependant, les estimations les plus réalistes de l’association montrent qu’en 2030 le pays produira 30 M de m³ de biométhane par jour d’après les investissements annoncés.

Bruno Pascon, partenaire chez CBIE et auteur des calculs, explique que le nouveau cadre juridique peut également contribuer à promouvoir le biométhane. Selon lui, le Brésil a tout pour être une référence mondiale dans le biogaz étant donné que le pays est leader dans la production et l'exportation de produits alimentaires. En effet, l’Allemagne, les Etats-Unis, l’Italie et la Chine sont les pays qui ont la plus grande capacité installée de biogaz et parmi ces pays, ce sont ceux qui ont la plus grande production agricole qui possèdent le plus grand potentiel de croissance soit les Etats-Unis et la Chine.

Par exemple, Raizen, la joint-venture fondée par Shell et Cosan, inaugurera la première usine brésilienne intégralement dédiée à la production de biométhane - dont l’émission de gaz polluants peut diminuer de 80% en moyenne par rapport aux combustibles fossiles - au sein du parc bioénergétique Costa Pinto à Piracicaba dans l’état de São Paulo.

En 2020, l'entreprise avait annoncé la construction de la plus grande usine de biogaz du monde à Guariba, toujours dans l'Etat de São Paulo – l'un des états qui produit le plus de biométhane avec l’état de Rio de Janeiro - , née d’une joint-venture avec Geo Energética. Il s’agit de la première usine qui extrait du biogaz de la vinasse et du gâteau de filtration, des déchets provenant des usines sucrières et énergétiques. L’usine, dotée d’une capacité installée de 21 MW, opérationnelle toute l’année avec une production annuelle de 138 000 MWh, suffirait pour approvisionner la ville de Guariba ainsi que ses communes voisines. Le groupe souhaite augmenter de 80 % sa production d'énergie propre et renouvelable d’ici l’année 2030.

Par ailleurs, Volkswagen devrait être le premier constructeur automobile au Brésil à utiliser le biométhane dans ses usines.

Enfin, la filiale française Tereos a pour but d’approvisionner 100% de sa flotte de véhicules avec du biométhane d’ici 2030.

La production brésilienne de biogaz, qui a déjà été multipliée par dix au cours des dix dernières années, devrait représenter quinze fois sa valeur actuelle d’ici 2030. Les investissements industriels devraient ainsi atteindre plus de 11 milliards d’EUR dans les 8 prochaines années, la plupart provenant des usines sucrières.

Sources : https://valor.globo.com/agronegocios/noticia/2022/09/26/biometano-pode-levar-a-economia-de-us-137-bi.ghtml
+ Brasil deve aumentar produção de biogás em 15 vezes até 2030, projeta associação | Estação Agro | G1 (globo.com)