Face à la situation mondiale de forte inflation, le gouvernement mexicain a activé, en mai 2022, le Paquet contre l'inflation et la famine (Pacic) et l'a renforcé avec l'Accord d'ouverture contre l'inflation et la famine (Apecic), dans le but de réduire de 8 % le prix du panier alimentaire de base, en assouplissant les conditions d’importation des produits qui le composent, au travers d’une licence unique universelle (et l’exemption de taxes). Il a indiqué que les mesures nécessaires sont prises pour s'assurer que les entreprises inscrites au registre respectent les exigences, tout en renforçant les mesures de surveillance et d'alerte dans tout le pays.

Alors que l’initiative a été critiquée par la profession agricole, le ministre de l’agriculture a, lors de son passage devant la commission sénatoriale de l'agriculture, de l'élevage, de la pêche et du développement rural a tenu à préciser : « la licence universelle unique destinée à faciliter l'importation et la distribution d'aliments et d'intrants aux entreprises importatrices d'aliments, qui vise à contenir son effet inflationniste, est temporaire, limitée et ne signifie pas que le ministère de l'Agriculture et du Développement rural (Sader) ou le Service national de santé, de sécurité et de qualité agroalimentaire (Senasica) abandonnent leur responsabilité de protéger la santé agricole et la santé de la population ».

Il a ensuite énuméré quelques chiffres pour expliquer les bons résultats du secteur primaire dans le pays :
le PIB agroalimentaire a augmenté de 2,6 % en 2021 et, au premier semestre 2022, il a augmenté de 2,9 % ; le secteur employait 6,7 millions de travailleurs au 2^e trimestre 2022 ; durant les 8 premiers mois de 2022, la balance commerciale agroalimentaire a été excédentaire, avec un solde positif de 5,3 Mds USD, 4e plus grand solde positif en 30 ans ; les exportations agroalimentaires s’élèvent à 34 Mds USD en hausse de 15,46 % par rapport aux 29,5 Mds USD de la même période en 2021 ; la production agricole se situe à un niveau de 297,2 M USD contre 294 M USD en 2021.

Le Ministre a également souligné que 1,4 million de Mexicains ont surmonté leur condition de sous-alimentation, entre 2018 et 2021 : en 2018, 7,2 % des Mexicains étaient dans cette situation, en 2021, le chiffre a diminué à 6,1 %, selon le dernier rapport sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle la FAO.

Le ministre a souligné, par ailleurs, que parmi les priorités figure la « lutte contre la pauvreté dans les campagnes : un soutien direct est apporté aux petits et moyens producteurs qui représentent 85 % des agriculteurs, éleveurs, pêcheurs et pisciculteurs du pays et produisent plus de 50 % des aliments que nous consommons ». La majeure partie de ce soutien direct est allée, selon le ministre, à la production de céréales de base (maïs, haricots, blé et riz) et de café, de canne à sucre, de cacao, de miel, d'amarante et de chia, au profit de 1 807 367 producteurs, lesquels bénéficient également d'un soutien technique.

En outre, au 30 septembre 2022, 717 000 producteurs ont bénéficié de fertilisants gratuits, dépassant l'objectif de 700 000, fixé par le Pacic. Pour sa part, le dispositif « Prix de garantie » a bénéficié entre septembre 2021 et juin 2022, à 67 741 petits et moyens producteurs de maïs, haricots, riz, blé panifiable et lait, conduisant à une augmentation de 21,5 % du revenu des producteurs ruraux, et à la production de 3,5 millions de tonnes supplémentaires de céréales et 335 millions de litres de lait.

« L'ensemble des actions entreprises dans le cadre des programmes prioritaires a bénéficié à près de 30 millions de personnes, conclut le ministre, y compris les producteurs et les habitants des localités rurales et des zones urbaines à forte et très forte marginalisation »,

Source : Imagen agropecuraria - Rédaction, 20-10-2022