Date de publication :

Secteur Equipements et Solutions pour l'Agriculture et l'Agroalimentaire
Pays concerné
Mexique
Thématique Réglementation et politique économique
Les sénateurs du groupe Morena ont proposé un projet de loi pour interdire, d’ici 2024, les pesticides hautement dangereux (PHD). Ils accusent le Conseil agricole et le Ministère de l’agriculture de faire obstacle.
Image info sectorielle

Les législateurs de la fraction parlementaire de Morena (Movimiento de Regeneración Nacional) ont proposé un projet de réforme de la loi mexicaine sur la santé qui propose l’interdiction progressive, d’ici 2024, des pesticides hautement dangereux (PHD) utilisés en agriculture. L’initiative est critiquée par les membres du Conseil national de l'agriculture (CNA) au motif de l’immédiateté de sa mise en application indiquant que « le Mexique va tomber dans la famine, les aliments seront plus chers, et nous ne sommes pas préparés ».

La sénatrice Ana Lilia Rivera Rivera, membre de Morena, accuse les adhérents de cette organisation d’être les principaux bénéficiaires de la politique de contrôle des semences et des intrants, de même que des accords de libre-échange entre États-Unis, Canada et Mexique (TMEC), sans avoir été en mesure de nourrir le Mexique. Elle revendique que l'objectif du projet de loi est de protéger la santé des agriculteurs et l'environnement, et d'atteindre la souveraineté alimentaire. « Des études montrent, déclare-t-elle, qu'il existe des preuves des dommages causés à la terre, à l'eau, aux aliments et à la santé humaine ». Et d’ajouter : « les pesticides sont des intrants qui ont rendu quelques personnes multimillionnaires ».

La sénatrice rappelle que le Mexique a signé trois traités internationaux, qui comprennent des listes de produits phytosanitaires qui doivent être retirés du marché, auxquels s'ajoutent, selon elle, les produits agrochimiques qui ont été identifiés comme tuant les abeilles. Elle précise que Conseil national pour la science et la technologie (Conacyt) travaille sur des bio-intrants qui les remplaceront. Toutefois, selon le sénateur José Narro Céspedes, la Commission fédérale de protection contre les risques sanitaires (Cofepris) et le Secrétariat à l’agriculture et au développement rural (Sader) n’ont pas donné l'autorisation pour que ces bio-intrants puissent être distribués massivement, car il y a un blocage des grandes entreprises transnationales pour obliger les producteurs à acheter leurs intrants chimiques.

Rivera signale que le Sénat a déjà un avis favorable de « tout le gouvernement fédéral », à l’exception du Sader, où toutefois le sous-secrétariat à l'alimentation est en faveur de l'initiative législative.


Source : Imagen agropecuaria – Ernesto Perea, 3-11-2022.