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L'embargo européen sur le pétrole russe a été adopté le 3 juin dernier dans le cadre du sixième train de sanctions imposées à Vladimir Poutine pour son invasion de l'Ukraine. L'interdiction des importations de pétrole est entré en vigueur lundi et sera étendue à l'interdiction d'importer des produits pétroliers raffinés en provenance de Russie à partir du 5 février 2023. L'embargo s'applique au pétrole transporté par voie maritime, qui représente près de 90 % des importations de pétrole russe en Europe. Toutefois, une période de transition de 45 jours a été prévue par la décision du Conseil. Cela signifie que les pétroliers qui ont été chargés avant le 5 décembre peuvent transporter du brut et le décharger jusqu'au 19 janvier 2023. L'interdiction ne concerne pas le pétrole qui circule dans les oléoducs, notamment l'oléoduc Druzhba, principale source d'approvisionnement en carburant pour les pays enclavés tels que la République tchèque, la Slovaquie ou encore la Hongrie.
Mais ce n'est pas la fin des coups portés au secteur énergétique russe. Dans le même temps, les pays du G7 et l'Australie ont adopté, dans le cadre de la Coalition internationale pour le plafonnement des prix, un plafonnement du prix du pétrole russe à 60 dollars le baril transporté par voie maritime. Cette mesure vise à encourager d'autres pays à adopter des restrictions similaires. La même démarche a été suivie par l'Union européenne, qui est parvenue à un accord après de longues négociations avec les représentants des États membres. Le Conseil de l'UE précise que le fonctionnement du mécanisme de plafonnement des prix sera réexaminé tous les deux mois et ajusté en fonction de l'évolution du marché, de sorte que le plafond soit au moins 5 % inférieur au prix moyen du marché du pétrole et des produits pétroliers russes, calculé sur la base des données fournies par l'AIE, l'Agence internationale de l'énergie.
Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a insisté fin novembre pour que l'ensemble du pétrole russe soit sanctionné. "Je souhaite que l'Union européenne prenne des décisions rapides et audacieuses. La Pologne sera, bien entendu, parmi les premiers, avec d'autres, à s'adapter à cette décision" a-t-il déclaré. En effet, la limite finale convenue entre les pays de l'UE résulte d'un compromis. La Commission européenne avait proposé qu'elle soit de 65 dollars par baril, ce qui a été bloqué par la Pologne, qui, avec les États baltes, souhaitait une baisse plus significative.