Date de publication :

Secteur Retail, Services et Culture
Pays concerné
Allemagne
Thématique Réglementation et politique économique
Depuis le 1er juillet, les petits appareils électriques usagés peuvent être rapportés dans la plupart des supermarchés et magasins discount en Allemagne. Mais aujourd'hui, ce service est très peu utilisé. Les défenseurs de l'environnement estiment que les commerçants sont en grande partie responsables de cet échec.
Image info sectorielle

La nouvelle réglementation introduite cet été devait rendre beaucoup plus facile l'élimination des téléphones portables, rasoirs et autres petits appareils usagés en Allemagne. « On peut désormais rapporter les vieux appareils électriques en faisant ses courses de la semaine », s’enthousiasmait Dirk Messner, président de l'Office fédéral de l'environnement. Grâce à cette nouvelle réglementation, c’est près de 25 000 points de collecte supplémentaires qui ont été ouverts.

Lors d'une enquête menée par la DPA, de nombreux commerçants ont indiqué, cinq mois après le lancement, que la nouvelle offre n'était que peu utilisée. Le groupe Rewe, auquel appartient, outre les supermarchés du même nom, la chaîne de discount Penny, a reconnu : « L'offre a été peu utilisée jusqu'à présent dans nos magasins ». Chez Aldi, on a déclaré que la reprise d'articles électriques n'était « utilisée que modérément » par les clients. Les mêmes constats ont émergé chez Lidl, Netto et Edeka, avec, bien sûr, des variations entre les magasins.

Dans une première évaluation, la Deutsche Umwelthilfe (DUH) conclut elle aussi que l'obligation de reprise a « démarré de manière très laborieuse ». D’après eux, les chaînes de magasins y contribuent largement. « Le commerce essaie manifestement de tenir les consommateurs à l'écart de leurs déchets électroniques en ne signalant pas ou mal l'obligation de reprise et en concevant le processus de reprise de manière peu favorable aux consommateurs en cas de doute », a jugé Thomas Fischer, expert en recyclage de la DUH.

L'association a testé au cours de l'été les possibilités de retour dans 34 filiales de 14 chaînes de supermarchés, de discounters et de drogueries, dans 9 Länder différents. Sa conclusion : « Aucun des magasins testés n'offrait un service de reprise convivial et approprié ». Dans dix magasins, la reprise des appareils électriques usagés a même été refusée totalement ou partiellement. De manière générale, le reprise des déchets électroniques est peu signalée, le personnel peu formé.

La fédération allemande du commerce (HDE) a en revanche souligné que les commerces assument en principe leur responsabilité en ce qui concerne la reprise et l'élimination des appareils électriques usagés dans le respect de l'environnement. Mais les nouvelles directives représentent tout de même un surcroît de travail considérable et des charges supplémentaires.

Source : T3N, 14/12/2022