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Ayant perdu plus du tiers de ses commercialisations export depuis 2020, et la mise en place de droits douaniers punitifs en Chine (de 100 à 200 % selon les vins), l’Australie est à la recherche de nouvelles destinations. En témoigne son vaste stand sur le salon ProWein à Düsseldorf, avec 150 wineries représentées. « Cet évènement permet de rencontrer des acheteurs du monde entier, plus qu’à Wine Paris où l’on rencontre plus d’acheteurs français » explique Laura Jewell MW, responsable des marchés britanniques et du Moyen-Orient pour Wine Australia. Alors que des échos sur des négociations avancées se répètent dans les médias australiens et chinois, « on reste prudemment optimistes » indique Paul Turale, directeur marketing de Wine Australia, ajoutant que « nous nous tiendrons prêts à revenir sur le marché dès que possible ».
En attendant, les vins australiens prospectent à l’international, notamment en Asie du Sud-Est où la tendance est particulièrement porteuse (+16 % en 2022, pour 15 % du chiffre d’affaires export total). Faisant état d’opportunités croissantes, Paul Turale souligne les forts développements en Malaisie (+118 % en 2022) et Thaïlande (+78 %). Soutenus, ces niveaux de croissance permettent aux marchés asiatiques de représenter autant que ceux nord-américains (+2 %, pour 30 % de l’activité export des vins d’Australie). Statistiquement, la somme des petits marchés asiatiques pèse ainsi autant que les États-Unis et le Canada (respectivement 1er et 4e destination export, pour -3 et +14 % en 2022) souligne Paul Turale, pointant l’intérêt de ces marchés asiatiques : la proximité géographique (alors que la logistique maritime reste compliquée depuis l’Océanie, surtout vers l’Europe) et l’absence de production locale de vins qui concurrence fortement l’export (contrairement aux marchés américains, allemands, français…).
Depuis ProWein, Wine Australia travaille premièrement les marchés européens. Deuxième destination export des vins australiens dans le monde (-18 %), le Royaume-Uni est un marché établi. D’autres marchés européens sont en développement, notamment sur les monopoles scandinaves (avec des demandes croissantes de Suède et du Danemark), mais aussi des croissances sur les Pays-Bas et l'Irlande. Quant au marché français, il est particulier, ayant perdu en volume (par la baisse d’achats de vin en vrac) et ne se développant que de manière réduite (sur des lots premiums).
Source : Alexandre Abellan, Vitisphère, 22 mars 2023