Attendu depuis 15 ans, le Plan Alcool, censé contribuer à lutter contre la consommation abusive de bières, vins et spiritueux présenté par le gouvernement belge déçoit. Il est en effet jugé un peu maigre, d’autant plus quand on sait que la Belgique se situe au-dessus de la consommation moyenne européenne et fait partie des pays où la morbidité liée à l'alcool est élevée.

Pourtant, les Flamands semblent ne pas avoir attendu ces nouvelles mesures pour réduire leur consommation d’alcool. Les professionnels du secteur constatent en effet un réel changement sur le marché, au profit des alternatives sans alcools (bières, spiritueux et vins 0 %) et des mocktails. Ce segment de boissons sans alcool représente aujourd’hui une croissance structurelle très forte. Ces nouvelles habitudes ont notamment été portées par des initiatives comme la Tournée Minérale, lancée en 2017 et qui propose d’arrêter sa consommation d’alcool sur le mois de février.

Au sein des Fédérations professionnelles ou des plus grandes enseignes de GMS, ce constat est le même : les Belges boivent moins, mais mieux : la vente de bières courantes, comme la Jupiler, est en régression, au profit de bières spéciales qui sont brassées localement ou qui ont un goût particulier ou de bières et cocktails sans alcool (+ 15 à 16 % des ventes en 2022 par rapport à 2021 chez Delhaize). Le segment des vins sans alcool reste, quant à lui, marginal car l’offre est encore très restreinte.

Mais cette nouvelle tendance s’explique également par le développement de techniques permettant de retirer l’alcool des bières tout en gardant une expérience gustative très riche, alors qu’il y a encore quelques années, la bière sans alcool était une Pils dont on avait laissé l’alcool s’évaporer, laissant place à une boisson fade qui n’intéressait pas grand monde.

Brève rédigée par la Chambre de Commerce et d'Industrie France Belgique (CCIFB) - concessionnaire de service public  

Source : VRT News, 4 mars 2023