Lors du 5^e Forum sur le développement de l’industrie bovine et ovine du Sud à Kunming (Yunnan), Qu Mingren, professeur à l’Université Agricole de Chine explique que le modèle actuel des bovins élevés et des fourrages récoltés dans le nord de la Chine pour ensuite être expédiés dans le sud de la Chine, n’est plus tenable. Il explique que « le sud devrait changer son concept et utiliser des ressources locales pour élever localement du bétail ». Il faut se développer à une échelle modérée et accroître le développement des ressources locales en fourrage tout en menant des recherches approfondies sur la qualité, la valeur nutritionnelle, la transformation et le stockage.  

La part de production de bovins regroupant les régions du Yunnan, Sichuan, Guizhou, Hunan, Jiangxi, Hubei et Guangxi représentait 25 % il y a 15 ans et seulement 25,4 % aujourd’hui. Il n’y a donc pas eu de développement de la production durant ces 15 dernières années.  

Huang Bizhi, directeur de l'Académie des sciences animales des prairies du Yunnan, a un avis assez similaire, il explique que la clé est la localisation du fourrage et l’homogénéisation des variétés d’élevage notamment avec l’amélioration des races de bovins. L’échelle de l’élevage dépendra de la quantité de fourrage disponible dans les 50 km aux alentours.  Avec ce format, la situation actuelle du transport longue distance du fourrage et du coût élevé de l’élevage sera remplacé par une compétitivité nettement améliorée.  

Parallèlement a eu lieu la conférence sur l’industrie de l’élevage bovin de Mongolie intérieure, plus grande région productrice de viande bovine de Chine, qui recherche à développer son industrie.  

Li Jie, président de l’Inner Mongolia Beef Cattle Industry Association explique que plus de 3 M de tonnes de viandes bovines sont importées, c’est une compétition non seulement des produits, mais aussi d’un modèle industriel et de gestion. L’idée serait ainsi de coordonner l’industrie, l’agriculture et l’élevage y compris le développement de fermes coopératives de tailles moyennes, avec un élevage dit de proximité afin de réduire efficacement les coûts. Il faut également s’axer sur la qualité plutôt que la quantité, sur le positionnement et l’histoire de la marque. L’association prévoit d’ailleurs de créer des services techniques industriels accessibles aux professionnels et de coordonner les intérêts de chaque maillon participant au développement de l’industrie.  

Source : Agripost – 1^er mai 2023