Date de publication :

Secteur Produits alimentaires
Thématique Réglementation et politique économique

Abdelmadjid TEBBOUNE, Président de la République a annoncé lors des dernières assises nationales de l'agriculture (mars 2023) que les porteurs de projets dans certaines filières de transformation agricole pourront désormais être financés à hauteur de 90 %. Cette mesure s'inscrit dans la politique agricole, mise en place ces 2 dernières années, qui vise à stabiliser l'approvisionnement des marchés domestiques en certains produits de base, mais aussi et surtout à atteindre les objectifs d'autosuffisance et de souveraineté alimentaire. 

La filière céréalière est placée au cœur de cette stratégie agricole nationale en raison de son importance pondérale dans la facture nationale et de son impact sur le déséquilibre commercial en devises et la structure des besoins alimentaires du pays. Les industries de transformation agricole et agroalimentaires sont également essentielles pour atteindre ces objectifs. Les principales productions locales à développer sont le sucre, les huiles et le lait, qui font partie des produits de base à large consommation domestique, mais dont la production locale n'est pas suffisante pour garantir un approvisionnement stable du marché national. 

Les pouvoirs publics entendent donc favoriser l'investissement dans ces productions locales pour prémunir le marché national contre les ruptures d'approvisionnement et les hausses intempestives des prix, et réduire la dépendance à l'importation. Le Président de la République avait d'ailleurs appelé les investisseurs à s'orienter vers la production locale de sucre, en leur offrant la garantie de pouvoir exporter en toute liberté dans une phase ultérieure, notamment vers le marché africain. 

Pour encourager le développement des industries de transformation agricole, le chef de l'État a annoncé la disponibilité des pouvoirs publics à couvrir jusqu'à 90 % le financement de projets d'investissement dans cette filière et promet de nouvelles mesures de soutien pour encourager les exportateurs. Cette mesure devra passer essentiellement par des instructions à donner aux banques publiques afin d'autoriser un plafond de financement de 90 % pour les primo-investisseurs porteurs de projets dans les filières agroalimentaires, voire par un nouveau dispositif de financement public direct dédié à ce type d'investissements. 

Le développement ciblé d'une industrie de transformation agricole locale suffisamment compétitive devrait permettre d'économiser une dépense en devises de 3 Mds USD consommés annuellement dans les importations d'huile, de sucre et de poudre de lait. 

Source : L'Algérie aujourd’hui, 2 mars 2023