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CONTEXTE
Cette étude réalisée par Wine institute a analysé l’empreinte carbone du champ au consommateur pour un vin produit en Californie et expédié aux États-Unis. L’analyse comprend l’extraction et la production de matières premières (p. ex., engrais, diesel), la culture du raisin, le transport des raisins aux établissements vinicoles, les opérations vinicoles, le conditionnement et, enfin, la distribution aux entrepôts et aux magasins de détail aux États-Unis (transport routier et ferroviaire uniquement).
Pour les intrants et les extrants du cycle de vie du vin, une moyenne pondérée a été calculée en utilisant les totaux de production connus pour chaque vignoble et établissement vinicole ayant participé à l’étude. Les valeurs aberrantes ont été relevées et évaluées individuellement pour en déterminer l’inclusion ou l’exclusion dans l’étude. Les travaux ont été examinés plus en détails et les informations recoupées au moyen de documents et de conversations avec des experts de l’industrie.
Les informations recueillies ont ensuite été traduites en impacts environnementaux quantitatifs à l’aide du logiciel GaBi pour permet un Product Life Cycle Assessment. Les résultats ont été interprétés de façon à mettre en évidence les points chauds et à éclairer les recommandations de l’industrie pour les futures réductions de l’empreinte carbone.
Les résultats de l’évaluation de l’empreinte carbone pour l’industrie viticole californienne, effectuée pour une caisse de vin de 9 L, sont présentés ci-dessous dans la figure 1 :
Les secteurs qui offrent le plus de possibilités d’amélioration pour réduire l’empreinte carbone d’un vignoble (aussi appelés « hot spots » en utilisant la terminologie de l’évaluation de l’empreinte carbone), sont :
- L’emballage, en particulier l’utilisation de bouteilles en verre ;
- Les émissions des vignobles, en particulier l’oxyde nitreux (N2O) associé aux processus biogéochimiques et à l’application d’azote ;
- Utilisation de l’électricité dans les vignobles et les caves pour les opérations ;
- Distribution de vin emballé aux États-Unis par camion et par train.
Il est important de noter que ces résultats donnent une vue globale des émissions de GES à l’échelle de l’industrie. Les entreprises qui souhaitent analyser leur empreinte carbone à l‘échelle de leur entreprise peuvent utiliser les outils existants de l’industrie vinicole, comme le Protocole international sur les GES ou encore le CSWA’s Performance Metrics facility carbon footprint calculator.
RECOMMANDATIONS
Sur la base des résultats de cette analyse et en fonction des parties prenantes (ex : vignoble, cave, entreprise d’emballage ou de distribution), différentes stratégies peuvent être mises en œuvre dans le but d’améliorer la performance environnementale globale de l’industrie viticole californienne.
VIGNOBLE
Les émissions de gaz à effet de serre au vignoble proviennent principalement des émissions d’oxyde nitreux (N2O) rejetées par le sol et liées aux processus biogéochimiques naturels, au climat local, aux conditions du sol et aux pratiques de gestion comme l’application d’engrais azotés. L’étude a examiné toutes les régions viticoles de la Californie en examinant les variations au niveau du champ.
Comprendre comment les conditions naturelles et les pratiques de gestion influent sur les émissions des champs peut permettre aux producteurs d’optimiser d’avantage leur utilisation de l’azote appliqué, réduisant ainsi les émissions de N2O à la ferme. De plus, la réduction de l’utilisation de combustibles fossiles pour l’équipement entraînera des répercussions positives sur l’environnement, tout en réduisant les coûts d’exploitation.
CAVE
Les impacts à la cave peuvent être attribués principalement à l’énergie achetée, qui comprend l’électricité, le diesel et d’autres combustibles fossiles. Bien que l’étude ait porté sur l’utilisation de l’énergie solaire et d’autres sources d’énergie renouvelable, le pourcentage global d’énergie renouvelable utilisée dans le processus vinicole californien demeure relativement faible. Les améliorations futures peuvent être perçues grâce à un effort concerté visant d’abord à accroître l’efficacité énergétique (p. ex., réfrigération, éclairage, réservoirs isolants), ce qui réduirait les répercussions dans toutes les catégories, puis à examiner la faisabilité de sources d’énergie de remplacement.
PACKAGING
Les impacts environnementaux liés à l’emballage sont dus aux besoins énergétiques de la production des matériaux, tels que le verre. L’emballage contribue grandement à l’empreinte globale du vin californien et les décisions de conception de l’emballage peuvent réduire considérablement l’empreinte carbone d’un établissement vinicole (voir la figure 2). Par exemple, l’allégement (aussi appelée dématérialisation) des bouteilles en verre entraînera une réduction importante de la charge environnementale.
Utiliser moins de verre a également l’avantage d’expédier moins de masse, réduisant ainsi le fardeau de la distribution. L’augmentation du taux de récupération ainsi que du contenu recyclé des nouvelles bouteilles en verre peut améliorer davantage les répercussions globales sur le packaging. L’étude a montré que l’emballage caisse-outre (cubi) peut réduire l’empreinte carbone de l’industrie de 40 %. Bien qu’ils ne soient pas inclus dans la portée de la présente étude, l’expédition en vrac dans des fûts à vin réutilisables en acier inoxydable peut avoir des avantages environnementaux en réduisant le matériel d’emballage et le poids d’expédition par caisse (9L) de vin.
DISTRIBUTION
Bien que la masse et la configuration de l’emballage dictent les conditions de distribution des établissements vinicoles californiens, le mode de transport (camion ou train) peut également avoir une incidence importante sur l’empreinte du vin. Pour la distribution de la cave aux entrepôts et aux points de vente au détail, le transport ferroviaire s’est avéré être le mode de transport à faible intensité de carbone. Par conséquent, la refonte des réseaux de distribution afin d’intégrer davantage de chemins de fer pour le transport longue distance, tout en répondant aux exigences logistiques, est une occasion clé d’amélioration, après l’optimisation de l’utilisation du volume, et/ou la prise en compte de carburants à faible teneur en carbone pour les moyens de locomotion.
CONCLUSION
En comprenant l’empreinte carbone de l’industrie vinicole californienne, les producteurs, les vignerons et les distributeurs peuvent envisager la meilleure façon d’utiliser leurs ressources et cibler les parties de la chaîne de valeur où concentrer leur effort pour réduire leur empreinte carbone.
De petits changements au niveau des installations peuvent avoir un impact important sur l’empreinte globale de l’industrie si elle est adoptée par l’ensemble du secteur.
Sources :
- Evaluation of the carbon footprint of the life cycle of wine production, Luis into da Silva, August 2022, Volume 2 ;
- What is the Carbon Footprint of the Wine Industry?, Stephanie Safdie, Mars 2023, Greenly resources ;
- Vineyard Management Practices and Carbon Footprints, California Sustainable winegrowing alliance, 2019.