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Le projet de Paks II en Hongrie a été signé en 2014 avec l’entreprise russe, Rosatom afin de réaliser la construction de 2 nouveaux réacteurs. Depuis, le projet n’a pas avancé. Le but du gouvernement hongrois était de développer le secteur nucléaire car le pays n'a pas suffisamment de ressources dans le domaine de l'hydroélectricité ou de la géothermie pouvant répondre à la demande en énergie électrique. De plus, la Hongrie a des objectifs concernant la neutralité climatique de 2050. La crise énergétique a agi comme un catalyseur, le gouvernement hongrois reconnaissant qu’il fallait avancer plus rapidement sur le projet Paks II.
Le 7 juin 2023 Péter SZijjártó, Ministre hongrois des Affaires étrangères et du Commerce, était à Paris pour une discussion avec le directeur d'EDF mais aussi pour une réunion de l’OCDE. Il a fait les annonces suivantes son compte Facebook :
« Nous sommes d'accord avec le président français pour dire que l'Europe a besoin d'une autonomie stratégique. La compétitivité de l'Europe se détériore considérablement et les sanctions détruisent l'économie européenne, d'autant plus que le gouvernement américain subventionne effectivement les entreprises américaines. Nous payons actuellement le gaz naturel sept fois plus cher en Europe qu'en Amérique, c'est pourquoi le rôle de l'énergie nucléaire dans l'UE doit être renforcé. Nous sommes également des alliés dans ce domaine, puisque la France possède la plus grande capacité nucléaire d'Europe. Les événements tragiques de ces derniers jours en Ukraine ont une fois de plus mis en évidence la nécessité d'instaurer la paix le plus rapidement possible, car chaque jour de guerre apporte son lot de victimes et de tragédies. »
Le ministre a encore ajouté :
« L'utilisation de l'énergie nucléaire représente une convergence étroite entre la Hongrie et la France. Ensemble, nous veillerons à ce que l'énergie nucléaire ne fasse pas l'objet de discriminations dans l'arène politique européenne. Notre sécurité énergétique à long terme ne peut être assurée sans l'énergie nucléaire. C’est la raison pour laquelle il faut que Paks II soit prête pour 2030/31. L'implication des entreprises françaises dans le nouvel investissement de Paks a été forte et nous avons maintenant pris l'engagement clair et commun d'accroître cette implication. L'expertise, la technologie et l'expérience d'EDF et de Framatome garantissent le succès continu de l'industrie nucléaire hongroise. De plus, une présence française croissante est attendue, car la société GE qui a obtenu le contrat de fourniture des turbines a été rachetée par les Français, et il semble que les Français vont s'approprier le contrat du contrôle commande. La valeur ajoutée française, la contribution à la participation augmentera dans l'industrie nucléaire. Un point stratégique très important pour coopérer et se mettre d'accord sur la protection de l'énergie nucléaire. »
Le blocage par l'autorité allemande des exportations de la capacité de Siemens Energy à fournir des technologies de contrôle commande est connu depuis des mois, tout comme l'ambition hongroise de voir la société française Framatome reprendre ce rôle, et cette annonce le confirme.
Le 5 juin Péter Szijjártó s'est entretenu avec Alexei Likhachov, PDG de Rosatom. Le ministre a fait part de cette rencontre sur ses réseaux sociaux. La Commission européenne a approuvé en un mois les modifications du contrat pour l'expansion de la centrale nucléaire de Paks. Le ministre des Finances Mihály Varga a signé la modification du contrat financier du côté hongrois la semaine dernière, et le ministre russe des finances devrait signer l'accord cette semaine, a écrit M. Szijjártó sur sa page Facebook officielle. "Grâce à ces amendements au contrat, nous pouvons accélérer le projet, supprimer de nombreuses charges bureaucratiques et clarifier les règles de sécurité nucléaire qui sont beaucoup plus strictes que les normes européennes et qui garantissent qu'une centrale sûre sera construite à Paks", a-t-il déclaré.
À la suite de l'approbation et des discussions fructueuses, la construction prendra un nouvel élan et de nouveaux travaux commenceront bientôt sur le site. Selon M. Szijjártó, les travaux de comblement des brèches, qui sont extrêmement importants pour la sûreté de fonctionnement des réacteurs, commenceront au début du mois de juillet. L'excavation et la consolidation du sol commenceront également et, une fois ces travaux achevés, le premier béton, élément stratégique du projet, sera posé. Rosatom et le gouvernement se sont engagés à ce que les nouvelles unités de Paks soient opérationnelles au tout début de la prochaine décennie.
Enfin, le ministre a souligné qu'en portant la capacité nucléaire actuelle de 2 000 mégawatts à 4 400 mégawatts, la Hongrie sera en mesure de produire elle-même 75 % de ses besoins en électricité, ce qui la rendra nettement moins dépendantes des fluctuations de prix sur les marchés internationaux de l'énergie. « En outre, nous ferons également un grand pas en avant d'un point de vue environnemental, car si nous mettons en service les deux unités de Paks, nous pourrons économiser 17 millions de tonnes d'émissions de dioxyde de carbone par an", a déclaré M. Szijjártó.
Sources :
https://www.paks2.hu/web/guest/hirek
https://rtl.hu/hirado/2023/06/03/paks2-orban-viktor-europai-unio-javor-benedek-unios-kepviselo
https://www.portfolio.hu/uzlet/20230428/fontos-jelzes-jott-a-franciaktol-a-paks-ii-projektnek-612276