Date de publication :

Secteur Tech et Services
Pays concerné
Suisse
Thématique Actualités du secteur

Adrian Lobsiger, le préposé fédéral à la protection des données en Suisse, a abordé plusieurs questions liées à la protection des données dans le pays dans une interview avec Le Temps à l'occasion de la publication de son rapport d'activité 2022-2023. Lobsiger traite plusieurs urgences en matière de données des citoyens, y compris le suivi précis des voyageurs par les Chemins de fer fédéraux suisses (CFF), le piratage de la société informatique Xplain et l'arrivée controversée de ChatGPT. 

  1. Manque de ressources : Malgré un personnel de 41 personnes, Lobsiger exprime le besoin de plus de ressources pour faire face aux défis posés par le numérique. Les efforts pour recruter du personnel qualifié se heurtent à la concurrence du secteur privé qui offre des salaires plus élevés.

  2. Nouvelle législation : La nouvelle loi sur la protection des données, qui entrera en vigueur en septembre, devrait améliorer la situation en matière de protection de la vie privée. Elle imposera la création d'outils basés sur les risques, une protection de la vie privée par défaut dès la conception des services, ainsi que plus de transparence sur l'utilisation et la finalité des données.

  3. Sanctions : Bien que les sanctions pour non-respect de la nouvelle loi suisse soient beaucoup plus faibles que celles prévues par le RGPD de l'UE, Lobsiger souligne que les sanctions ne sont pas sans conséquence et peuvent avoir un impact sur les personnes physiques et pas seulement sur les entreprises.

  4. CFF : Lobsiger critique la récente tentative des Chemins de fer fédéraux suisses (CFF) d'installer des capteurs biométriques pour surveiller les flux de passagers, faisant valoir que cela crée une sensation de surveillance malgré l'anonymisation des données.

  5. ChatGPT : En ce qui concerne ChatGPT d'OpenAI, récemment interdit en Italie, Lobsiger conseille aux utilisateurs suisses de faire un usage conscient des applications basées sur l'IA. Il affirme que la nouvelle loi suisse lui donnerait le droit d'interdire une telle application, mais qu'il est encore incertain et qu'il faudrait examiner la situation de plus près. Il note également que l'Union européenne avance rapidement dans la régulation de ces plateformes et services d'IA, et qu'il n'est pas pertinent pour de petits pays de fixer leurs propres règles dans ce domaine.

Source : Le Temps - 27/06/2023