Les tensions entre la Suisse et les États-Unis s'intensifient, principalement en raison des allégations américaines selon lesquelles la Suisse fait preuve de laxisme dans la surveillance des actifs russes soupçonnés de contribuer au financement de la guerre en Ukraine. Le manque d'anticipation du Conseil fédéral suisse face à cette crise potentielle est également source de critiques.
Une réunion discrète a eu lieu le 24 juillet, à Berne, avec des représentants du Trésor américain, les milieux économiques et le Seco. Les menaces américaines semblent cacher des intérêts économiques autour du négoce des matières premières, dont une grande partie transite par la Suisse. En 2022, plus de la moitié des transactions pétrolières ont été réalisées via la Suisse, selon l'ONG Public Eye.
Des figures américaines, telles que le sénateur démocrate Ben Cardin et l'homme d'affaires anglo-américain Bill Browder, ont exprimé des critiques sévères envers la Suisse pour son rôle dans le contournement des sanctions par les Russes via les banques suisses. Browder a notamment souligné l'implication suisse dans l'affaire Magnitsky, où 20 M USD liés au meurtre de son avocat ont été transférés via des banques suisses.
De plus, les tensions sont exacerbées par le refus de Berne d'autoriser la réexportation d'armes en Ukraine, au nom de sa politique de neutralité. Cela a suscité des critiques des ambassadeurs des pays du G-7, dont les États-Unis sont le membre le plus fort.
Le contexte économique montre également une concurrence aiguë entre la Suisse et les États-Unis pour le commerce des matières premières. En 2022, les sociétés de négoce basées en Suisse ont vu leurs profits augmenter considérablement, en raison de la pandémie et de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
La situation est jugée urgente et le Conseil fédéral suisse est appelé à agir pour éviter une crise imminente avec Washington.

Source : Heidi News, 15/08/2023