L'enseigne Carrefour à Taïwan a annoncé un projet de création de rayons de "produits laitiers à source unique", intégralement sourcés auprès d'éleveurs indépendants, avec pour objectif de promouvoir le bien-être des animaux et soutenir les exploitations locales de vaches laitières.  

Cette initiative vise à protéger les producteurs locaux dans le contexte imminent de l'annulation des droits de douane en 2025 sur les produits laitiers importés en provenance de Nouvelle-Zélande. Selon Mme. Su, directrice du département du développement durable chez Carrefour Taïwan, le prix réduit du lait importé de Nouvelle-Zélande risque d’impacter lourdement les ventes de lait local et menacer la survie des éleveurs. 

Afin de répondre à cette transition, Carrefour a annoncé qu'en 2025, l’enseigne mettrait en place un rayon de « produits laitiers à source unique » où seraient en vente uniquement les produits laitiers en provenance des éleveurs indépendants qui auraient par ailleurs obtenu la certification du label de bien-être animal. Cette initiative permettrait non seulement de promouvoir des valeurs respectueuses des animaux, mais aussi d'offrir une plateforme de commercialisation aux producteurs laitiers pour soutenir leurs activités. 

Pour précision, seront qualifiés par Carrefour de « produits laitiers à source unique » les produits laitiers qui proviendraient d'une seule et même exploitation de vaches laitières. Cette pratique se distingue de celle des grands groupes laitiers, tels que Kuangchuan et Uni-President, qui sourcent leur lait à partir de nombreuses exploitations différentes faisant l'objet de contrats avec des producteurs laitiers.  

La directrice du développement durable de Carrefour, Mme. Su, a déclaré que les grands producteurs sont en mesure de mettre en œuvre une gestion des risques et qu'il est peu probable qu'ils soient affectés par l'impact du lait importé de Nouvelle-Zélande. Toutefois, si une guerre des prix se profilait sur le marché du lait, les premiers impactés seraient les exploitations de taille réduite car les clients en food service, tels que les cafés, chaînes de boissons et les restaurants pourraient être amenés à ajuster leur approvisionnement, ce qui risque d'inciter les grands groupes laitiers à réduire le nombre d'exploitations avec lesquelles ils passent des contrats, et ce qui, à son tour, affectera les éleveurs laitiers de taille plus réduite. 

Face à cette évolution du marché, les éleveurs de vaches laitières sont amenés à changer leurs pratiques et monter en gamme pour survivre. L'étiquetage relatif au bien-être des animaux et l’aide aux producteurs laitiers pour investir dans des équipements intelligents et améliorer la qualité de leur lait pourraient être des solutions afin de créer de la plus-value pour les producteurs locaux. 

Source : Central News Agency, FoodNext, juillet 2023