Date de publication :
Les médecins formés à l'étranger pourront exercer pleinement à Hong Kong sans passer par un examen de licence tant qu'ils s’engagent à exercer dans le secteur public pendant au moins cinq ans, selon une proposition du gouvernement qui vise à combler une grave pénurie de personnel.
Ce plan du gouvernement permettrait donc aux médecins formés à l'étranger de sauter l'examen de licence. Il est exigé toutefois de remplir les trois conditions suivantes : être résident permanent à Hong Kong, détenir un diplôme d’une des écoles de médecine étrangères reconnues par le gouvernement hongkongais et être enregistré comme médecin à l’ordre des médecins de son pays ou titulaire de qualifications spécialisées en dehors de Hong Kong. Enfin s’engager à travailler dans le système de santé publique de la ville pendant cinq ans après avoir obtenu ses qualifications de spécialiste. Au bout de cinq ans, le médecin pourrait obtenir une inscription complète à Hong Kong, sans avoir à passer l'examen de licence, et aurait la possibilité de travailler dans le secteur privé.
Le gouvernement a également proposé de créer un comité, composé de responsables de la santé et d'éducateurs médicaux, pour rédiger une liste des facultés de médecine reconnues, qui devraient être de « qualité comparable » à leurs deux homologues locaux. Le nombre d'écoles figurant sur la liste, qui serait révisée tous les trois ans, serait plafonné à 100. A ce stade, le gouvernement n'a pas révélé le nombre de médecins qu'il prévoyait de laisser s'installer à Hong Kong après le changement de règle.
A l’annonce de ce projet d’amendement, les groupes médicaux locaux, les étudiants des deux écoles de médecine de Hong Kong et le législateur (représentant le secteur) se sont immédiatement opposés au plan et ont fait valoir que l’examen de licence actuel était le meilleur moyen d’évaluer les talents et le garant des normes élevées attendues pour exercer à Hong Kong.
Si le système médical de Hong Kong est constamment salué et conforme aux normes internationales et de haute qualité, le secteur des hôpitaux publics est sinistré, employant environ 40% des médecins, alors qu’il traite 90% des patients hospitalisés, avec une équipe de 600 docteurs seulement. D’ailleurs Hong Kong a le plus faible ratio en nombre de médecins par habitant par rapport aux autres villes à économie mature, avec 1.9 docteur pour 1 000 habitants, alors même que l’OCDE évalue le ratio minimum de 3,4 docteurs pour 1 000 habitants Devant faire face à une charge de travail croissante ces dernières années, en raison de l’effet combiné d’une société vieillissante, de la pénurie de personnel dans le secteur hospitalier publique et les vagues successives de Covid 19, le système de santé publique est mis à mal et sous pression.
A ce jour, deux options s’offrent aux médecins étrangers, qui souhaitent exercer à Hong Kong, soit de passer ledit examen de licence complété par une période de stage afin d’obtenir le titre de médecin agréé par l’ordre des médecins de Hong Kong puis de pouvoir travailler tant dans le secteur médical publique et/ou privé. L’autre possibilité envisageable est de ne pas passer l’examen de licence, impliquant que le médecin étranger exerce uniquement dans le secteur public (Régime d’enregistrement limité). Il devra alors passer l’examen de licence obligatoirement, s’il envisage de privilégier le secteur privé.
Source: Victor TING – 15/02/2021 - South China Morning Post