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La crise du COVID-19 a créé un environnement favorable au développement de start-ups et initiatives dans le secteur de la santé pour venir combler certaines failles existantes des systèmes de santé locaux dans différents pays d’Afrique subsaharienne. L’Organisation Mondiale de la Santé a même évalué en octobre 2020 à 12,8% les innovations face au COVID-19 provenant d’entrepreneurs africains.
Au cours des trois dernières années, le nombre de start-ups dans l’e-santé a augmenté de 56% en Afrique. Selon Disrupt Africa, plus de 90 millions de dollars ont déjà été investis dans les startups de l'e-santé, uniquement sur le premier semestre 2020. L’utilisation de smartphones en constante croissance dans la zone a permis de développer des applications de téléconsultations pour atteindre les populations les plus éloignées. L’e-santé a déjà pu prouver son efficacité dans les pays en développement.
Au Bénin, par exemple, la plateforme Kea Medicals a été élaborée pour combler le problème des lenteurs hospitalières qui peuvent mener à des aggravations ou même des décès qui auraient pu être évités. 40% du temps de prise en charge au Bénin n’est utilisé que pour trouver le dossier du patient. Kea Medicals permet d’interconnecter les différentes structures de santé pour avoir un dossier complet du patients, accessible à tous les médecins. La plateforme a déjà été utilisée par 25 000 patients dans 100 centres hospitaliers. Beaucoup de systèmes d’information hospitaliers ont vu le jour en Afrique sub-saharienne, pour palier au manque d’harmonisation et de numérisation des dossiers des patients dans la zone.
Dans un autre registre, en Gambie, Make3D Company imprime en 3D des équipements médicaux, chirurgicaux et orthopédiques. Il est difficile de pratiquer la chirurgie dans certaines zones reculées du pays, la start-up permet donc à certains patients d’avoir accès à des prothèses à un prix abordable. Plus de 1 000 équipements ont déjà été réalisés pour venir en aide aux centres de santé locaux.
Beaucoup d’initiatives de télémédecine ont également vu le jour partout sur le continent comme AfriqCare en Guinée. Cette plateforme permet la gestion des consultations et la prise de rendez-vous de santé en ligne additionnées à un livret de santé électronique pour chaque patient. De nombreux pays d’Afrique sub-saharienne souffrent d’un manque d’équipements hospitaliers et de personnel qualifié. La télémédecine permet alors de relier un médecin généraliste dans une zone du pays avec un spécialiste localisé à l’autre bout du pays. AfriqCare a réussi à réunir sur sa plateforme 30 différentes spécialités médicales.
Une initiative similaire a été développée en Afrique du Sud où, dans certaines zones, il n’existe qu’un médecin pour 4 500 personnes et un spécialiste pour 18 500 personnes. Cette application, appelée Vula Mobile, permet à plus 20 000 patients par mois d’avoir accès au diagnostic d’un des 4 000 médecins sur la plateforme, pour des pathologies variées comme l’ophtalmologie, la cardiologie, le VIH, les troubles ORL, entres autres.
Ces innovations sont seulement un échantillon de toutes les initiatives lancées sur le continent et répondant à des problématiques locales qui présentes des opportunités aux exportateurs du secteur. Par ailleurs, l’Université d’Oxford a ainsi décidé de lancer un programme de formation pour aider les innovateurs africains à développer de nouvelles solutions pour lutter contre les problèmes sanitaires locaux. Ces innovations ouvrent le chemin à de meilleurs prises en charge des malades, celles-ci accompagnant les réformes structurelles des systèmes de santé de la zone pour favoriser l’efficacité des services de santé. Elles témoignent également du dynamisme de l’écosystème entrepreneurial local dans le secteur de la santé.
Sources :
- Vanessa Ngono Atangana, 17 février 2021, Agence Ecofin.
- Aïsha Moyouzame, 18 février 2021, Agence Ecofin.
- Aïsha Moyouzame, 23 février 2021, Agence Ecofin.
- MTN, 29 septembre 2021, IT Web.
- Samir Abdelkrim, 31 janvier 2021, Le Point.