Le premier semestre est décevant pour l'industrie chimique allemande. En particulier en ce qui concerne la production de polymères. Markus Steilemann, président de la Fédération professionnelle de l'industrie chimique (VCI) en indique les raisons : d’un côté, la demande de produits chimiques et de polymères diminue et, de l’autre, les coûts de production sont élevés.

Le VCI a revu ses prévisions à la baisse pour l’année 2023. Au cours du premier semestre, la production a été de 10,5 % inférieure à celle de l'année précédente. Si l'on exclut le secteur pharmaceutique, la baisse de production a même atteint 16,5 %. La production de polymères a, quant à elle, enregistré une baisse de 19 %.

Malgré des coûts de production élevée, les prix des produits chimiques n'ont pas augmenté au cours du premier semestre, ils demeurent toutefois plus élevés de 5 % que ceux de 2022. De nombreuses entreprises ont signalé des baisses de bénéfices voire des pertes. Le VCI prévoit de son côté une baisse de 8 % de la production pour l'ensemble de l'année 2023, avec une chute probable de 11 % de la production chimique en excluant le secteur pharmaceutique. Le chiffre d'affaires du secteur devrait diminuer de 14 %, avec des exportations guère plus importantes en volume que celui des ventes au niveau national (-12 % pour les exportations et -17 % pour les ventes intérieures).

Les entreprises sont confrontées à de grands défis : des coûts élevés de l'énergie, des infrastructures vétustes, une pénurie de main-d'œuvre qualifiée et un retard dans la digitalisation entre autres. Les coûts de l'énergie, en particulier, sont considérés comme trop élevés par près de 90 % des entreprises.

Bien que les coûts de l'électricité aient baissé, ils restent encore supérieurs au niveau d'avant crise et constituent un handicap concurrentiel pour les entreprises allemandes.

D’après le VCI, la situation actuelle met en danger à la fois la transition énergétique et la compétitivité de l'économie allemande. Le maintien d'une industrie chimique forte en Allemagne est essentiel pour réussir la transition. De surcroît, les produits chimiques de haute technologie fabriqués en Allemagne sont à la base de nombreux produits et donc moteurs de l’économie. Comme l’indique M. Steilemann : « nous sommes le premier domino à vaciller. Si nous sommes touchés au début de la chaîne de création de valeur, d'autres le seront bientôt aussi ».