Bus numérique à la demande 

Moins chers que les taxis, plus rapides et plus confortables que les transports en commun, plus durables et moins encombrants que les voitures privées. Au lieu d'horaires fixes, c'est le principe de la demande individuelle qui prévaut : les 200 navettes Moia qui circulent à Hambourg peuvent être convoquées par une simple pression sur l'application du smartphone. "Nous voulons offrir une solution aux problèmes de circulation tels que les embouteillages, la pollution de l'air, le bruit et le manque d'espace, et aider ainsi les villes à atteindre leurs objectifs de durabilité", explique le chef de Moia, Ole Harms. 

La question est de savoir comment cette "mobilité sur commande" peut devenir un modèle commercial. Jusqu'à présent, même les fournisseurs d'autopartage ne gagnent guère d'argent. Ce qui est clair, c'est que les gens veulent rester mobiles dans les villes sans avoir à attendre longtemps ou à chercher une place de parking. Moia est donc une solution moins coûteuse que les taxis avec chauffeur et qui n'a pas besoin de places de stationnement dans le centre-ville.  

Cependant, la problématique du transport urbain soulève des questions. D’abord, l'entrée en bourse d'Uber pourrait créer un géant de la tech avec des millions de chauffeurs dans 700 villes et une valeur de marché de près de 100 milliards d'euros. Si les Américains atteignent leur objectif de "révolutionner le transport sur toute la planète", seuls quelques concurrents chinois comme Didi Chuxing pourront rivaliser. Comme pour toute économie de plateforme, deux questions centrales se posent alors pour les applications de villes intelligentes : qui a le contrôle et à qui appartiennent les données dans la ville totalement connectée ? 

Livraison automatisée

Des centres-villes remplis de voitures de livraison, des clients agacés et des services de livraison de colis au bord de la faillite : la croissance fulgurante du commerce en ligne met les livreurs express sous pression. En 2021, le nombre de colis livrés chaque année a dépassé la barre des quatre milliards rien qu'en Allemagne. Bien que les solutions logistiques routières soient plus probables (car moins chères), les entreprises de vente en ligne expérimentent le transport de livraison automatisé. 

Süddeutsche Zeitung, août 2023.