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Selon les données de la Mesa de Carbono Forestal Nacional, les initiatives s'étendent sur 400 000 hectares et permettraient de capturer et de prévenir des émissions totalisant environ 50 M de tonnes de CO2.
Un an après sa création, la Mesa de Carbono Forestal Nacional (MCFN) a annoncé que la superficie consacrée aux projets visant à compenser les émissions de carbone a quintuplé. En Argentine, de telles initiatives sont en développement depuis environ 15 ans, dans différentes régions et avec diverses approches, sur une superficie d'environ 20 000 hectares. Sur cette superficie, il existe un potentiel de réduction de plus de 1,6 M de tonnes de dioxyde de carbone (CO2), dont plus de 500 000 tonnes ont déjà été réduites.
Dans ce contexte, la MCFN a précisé qu'il existe actuellement des projets en phase d'évaluation, de développement et de certification portant sur un total de 400 000 hectares. Cette superficie équivaut à 2 fois la superficie forestière perdue en 2022, selon le ministère de l'Environnement d’Argentine, et elle est 5 fois supérieure à celle de l'année précédente. Si cela se concrétise, la durabilité fera un grand pas en avant : elle permettrait de capturer et de prévenir des émissions totalisant environ 50 M de tonnes de CO2. Cette superficie équivaut à près de 20 fois la superficie de la ville de Buenos Aires, qui s'étend sur 20 300 hectares. Ce chiffre est loin d'être négligeable et représente plus de 60 % de l'objectif de réduction des émissions d'ici 2030, établi par l'Argentine dans son Plan national pour les forêts et le changement climatique. Si l'Argentine développait et certifiait des projets de capture et de réduction des émissions sur seulement 10 % de sa superficie forestière, une réduction préliminaire de 400 M de tonnes de CO2 pourrait être estimée, ce qui équivaut à plus de 4 fois l'objectif national.
Actuellement, des entreprises faisant partie de la MCFN travaillent sur le développement de projets de compensation carbone en Argentine :
- GMF LATINOAMERICANA : La société exploite actuellement 6 projets forestiers de génération de carbone dans différentes régions, avec différents types d'approches, sur plus de 15 000 hectares, et un potentiel de réduction de plus de 1,37 million de tonnes de CO2, dont plus de 500 000 tonnes ont déjà été réduites.
- UNITAN : Dans le nord de l'Argentine, elle a obtenu en 2022 la certification délivrée par Verra selon la norme VCS (Voluntary Carbon Standard) pour un projet visant à capturer 300 000 tonnes de CO2, ce qui permettra de délivrer 300 000 crédits carbone.
- ALLCOT : Elle travaille actuellement à la mise en œuvre de projets forestiers de génération de crédits carbone selon différentes méthodologies, sur 35 000 hectares, avec un potentiel de réduction de 12 millions de tonnes de CO2.
- GREENSUR : Elle travaille sur un projet de reforestation de 16 000 hectares dans le Chaco salteño et développe un projet de 9 000 hectares à Misiones, avec un potentiel de capture de plus de 20 000 tonnes de carbone par an.
- NIDEPORT DE GBM : L'entreprise met en œuvre un projet forestier qui s'engage à restaurer les écosystèmes et à certifier des crédits carbone sur 23 000 hectares.
- SOUTH FORESTS GROUP : Elle développe actuellement une série de projets couvrant environ 100 000 hectares, principalement dans les forêts indigènes.
- LAPACHO : Elle met en œuvre des projets de compensation carbone sur 8 000 hectares, avec un potentiel de réduction de 320 000 tonnes de CO2 par an, dans la province de Salta.
Jusqu'à la fin de l'année 2022, la MFCN a estimé que sur les 11 800 projets enregistrés dans le monde, seuls 61 étaient en Argentine, soit 0,5 % du total. Cela reflète que le cadre politique et réglementaire actuel ne semble pas encourager le développement de projets de capture et de réduction des émissions, malgré les grandes possibilités qui existent, et malgré les expériences déjà menées dans le pays. La plupart des projets certifiés à ce jour au niveau national appartiennent aux secteurs des énergies renouvelables, de la production industrielle et de la gestion des déchets. Pendant ce temps, il convient de rappeler qu'au niveau mondial, la demande en faveur d'une production plus durable continue de croître, l'Europe ayant par exemple ratifié son intention d'acheter des produits "sans déforestation" dans les années à venir.
Source : Infocampo, 19 septembre 2023