Un décret présidentiel publié le 31 décembre 2020 interdit l’utilisation de glyphosate à partir de 2024, en raison de ses effets néfastes sur la santé et l'environnement puisqu'il s'agit d’un produit classé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) comme cancérigène pour l'homme.

Le décret établit également qu'à partir de son entrée en vigueur, l'administration publique fédérale doit s'abstenir d'acquérir, d'utiliser, de distribuer, de promouvoir et d'importer du glyphosate.

Malgré le fait que l'herbicide soit interdit ou limité dans divers pays, l'interdiction a suscité les critiques de sociétés comme l'allemand Bayer. La société avait déjà saisi les autorités suite à l’interdiction d’une cargaison en provenance de Chine en 2019, qui avait été réalisée sur la base du principe de précaution. Selon la société, si le Mexique étend le principe de précaution, 20 Mds USD d’exportations de produits agricoles pourraient affectés. Il convient de souligner que les échanges de maïs génétiquement modifié entre le Mexique et les Etats-Unis s’élèvent à 3 Mds USD par an. Toujours selon Bayer, l’interdiction pourrait provoquer une rupture dans l’approvisionnement des agriculteurs mexicains et aurait un impact sur la sécurité alimentaire. 

Les ministères mexicains de l’agriculture et de l’économie ont pour leur part annoncé en janvier 2021 que le gouvernement travaillait à un plan d’action pour remplacer progressivement l'utilisation du maïs jaune génétiquement modifié. Ce type de maïs, dont les importations au Mexique s’élèvent à environ 16 M de tonnes par an, est principalement utilisé pour nourrir le bétail. Le ministère de l'agriculture, dans le cadre du programme public-privé "Maïs pour le Mexique", vise à remplacer le maïs GM importé par du maïs jaune produit dans les États du pays "qui ont ce potentiel de production et sont proches des grands centres de consommation." En outre, le ministère va promouvoir "la reconversion productive vers les céréales fourragères et les oléagineux avec des cultures à cycle court et une demande en eau moindre", en particulier dans les régions souffrant de pénurie d'eau.

Le défi sera de répondre à la demande croissante du secteur de l'élevage. Pour y parvenir, le gouvernement établira des priorités en tenant compte de "facteurs tels que la situation géographique" et l'état sanitaire favorable du bétail.

Source: 21/01/2021, El Pais Mexico