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L'épidémie de la COVID-19, catalyseur de cette volatilité extrême: l’industrie de la restauration a été l’un des secteurs les plus touchés pendant la pandémie. Malheureusement, pour les éleveurs avicoles, le service de restauration représente entre 20 à 50 % du marché de la viande de volaille américaine, ce qui en fait «la protéine la plus touchée par la COVID-19 ». L’effondrement de la restauration a également entraîné l’instabilité de la consommation national et donc affecté le commerce mondial, tirant les prix de la volaille, en provenance des pays exportateurs comme les États-Unis, l’Europe et le Brésil à la baisse.
Prix élevés et volatilités des aliments pour animaux : les faibles stocks mondiaux ont fait augmenter les prix du maïs, du soya et du blé de 25 % en 2020, et les coûts des céréales fourragères continueront d’augmenter en 2021 en raison des récoltes décevantes dans plusieurs régions de production (Amérique latine, Ukraine). Cela a fait baisser l’offre augmentant donc le cours des matières premières. A noter que les prix du maïs et du tourteau de soya devraient augmenter de plus de 10 % en 2021.
L’impact des maladies animales : la peste porcine africaine (PPA) demeure un perturbateur majeur des marchés mondiaux de la viande et des aliments pour animaux. Pour complémenter les troupeaux de porcs asiatiques décimés au cours des deux dernières années, la Chine et d’autres pays d’Asie ont mis l'accent sur la production avicole (en 2020, la production chinoise a augmenté de 12 % et de 5 % au Vietnam). Ces augmentations sont le fruit d’investissements réalisés, transformant un élevage rural à un élevage industriel. Cela aura une forte incidence sur les stocks mondiaux et donc sur les cours des aliments pour animaux, car ces nouvelles entreprises vont utiliser en quantités des ingrédients alimentaires modernes (soja, maïs, additifs...).
Regain du marché en 2022 ? : l’industrie de la volaille devrait connaitre de meilleurs jours après la COVID-19, ce qui se produira probablement au cours de l’année 2022. Cela se traduira par un retour de la croissance pour le secteur de la volaille, mais avec un manque persistant venant de l’industrie de la restauration. En effet, le télétravail qui s’est démocratise durant la COVID-19 devrait se poursuivre au moins partiellement post-pandémie.
Source : Jackie Roembke, 20/01/21, Feed Strategy