De nombreux agriculteurs sont sceptiques quant à la notion de changement climatique. Ce scepticisme provient à la fois de la peur du contrôle par le gouvernement et d’une certaine méfiance autour du réchauffement climatique. 

Ces jours-ci, cependant, cette anxiété se transforme en anticipation sur un nouveau marché potentiel. Même si certains agriculteurs ne croient pas aux changements climatiques, ils arrivent à percevoir un business model derrière l’industrie du carbone. 

En effet, plusieurs entreprises agricoles ont l’intention de payer des agriculteurs pour élever des cultures ou du bétail de manière durable afin de séquestrer les gaz à effet de serre qui sont responsables du réchauffement climatique : dioxyde de carbone, oxyde nitreux et méthane. 

Des entreprises comme Indigo Ag aident à jumeler les industriels, visant à avoir une émission en carbone neutres, avec les agriculteurs. Son programme Indigo Carbon vise à payer les agriculteurs pour des tonnes métriques vérifiées de carbone séquestrées dans les sols au moyen de pratiques comme la culture sans labour et l’utilisation de couverts végétaux. 

En théorie, les marchés du carbone suivent ce scénario, dit Carson Reeling, un économiste agricole de Purdue University : 

• Un organisme de réglementation délivre un permis qui limite les émissions de gaz à effet de serre qu’une entreprise peut émettre. 

• Si l’entreprise ne peut pas respecter ce plafond, elle compense le montant supplémentaire par un crédit carbone mesuré en tonnes métriques de carbone. Par exemple, un agriculteur peut compenser une quantité comme 100 tonnes métriques de carbone dans son sol pour une entreprise qui dépasse son plafond. 

• Les valeurs de compensation du carbone dépendent de l’endroit où le régulateur fixe le plafond. Plus le plafond est bas, plus une entreprise devra acheter du carbone à des entités comme les agriculteurs pour atteindre son plafond. 

Beaucoup de choses restent à établir, légiférer pour que cette idée puisse s’établir dans la durée. Néanmoins si cela parvient à se généraliser aux industries les plus polluantes, cette stratégie pourrait être un levier important pour limiter/stopper le réchauffement climatique. 
 
Source : Gil Gullickson, 04/02/21, Successful Farming