Suite au 3e dépôt de bilan de Galeria Karstadt Kaufhof, les experts anticipent qu'aucun investisseur ne se manifestera pour reprendre l'intégralité du groupe de grands magasins, ce modèle n’étant plus considéré comme viable. Une page de l’Histoire du commerce allemand est peut-être en train de se tourner.

Scepticisme quant à un investisseur unique pour l'ensemble du groupe

Nombreux sont ceux à exprimer leur scepticisme quant à l'avenir de Galeria Karstadt Kaufhof. En effet, la chaîne de grands magasins, actuellement sous la propriété de Signa, a récemment du déposé bilan pour la 3e fois, cherchant ainsi un nouveau propriétaire. Si des pourparlers avec des investisseurs potentiels sont en cours, les experts estiment que le modèle commercial actuel de Galeria n'est pas viable. 

Ceux-ci soulignent en effet que les plateformes de commerce en ligne, telles qu'Amazon, offrent une variété de choix à des prix compétitifs de manière plus rentable et accessible pour les clients, rendant ainsi le modèle commercial de Galeria Karstadt Kaufhof caduque. Son rachat par un unique investisseur semble donc illusoire, ce qui oblige le groupe à se réinventer pour sauver ce qui peut encore l’être.

Autres difficultés du groupe et recherche de solutions

La société mère de Galeria, Signa, est également confrontée à d’autres difficultés financières, avec une autre de ses filiales, Signa Hospitality GmbH, spécialisée dans l’immobilier, également en faillite. Par ailleurs, plus de 40 succursales de Galeria Kaufhof ont déjà dû fermer, parfois brutalement, suite à la dernière faillite, de nombreux employés se plaignant de n’avoir même pas reçu d’indemnités de licenciement. Ceci a provoqué la colère de syndicats et concrétisé les déboires actuels du groupe. 18 autres sites vont encore fermer ce mois-ci. 

Pour tenter de sortir de cette situation critique, l'inventaire des bureaux de Signa à Vienne est notamment mis aux enchères pour mobiliser des fonds. Cependant, la solution la plus préconisée par les spécialistes pour Galeria Karstadt Kaufhof serait une fragmentation du groupe, avec des investisseurs intéressés par des sites spécifiques et un modèle de concession sur les sites restants : un grand magasin avec de nombreux locataires sur une seule surface. Dans ce cas, les marchandises resteraient la propriété des fournisseurs jusqu'à ce qu'elles soient encaissées. Galeria ne courant ainsi pas le risque que la marchandise ne soit pas vendue et n’ayant pas non plus d'immobilisation de capital sous la forme de son propre stock de marchandises. Quoi qu’il en soit, les prochaines semaines s’annoncent donc plus décisives que jamais pour l’avenir du groupe et de ses actifs.

Perspectives incertaines pour l’ensemble du secteur du commerce allemand

Plus généralement, dans ce contexte incertain où l’on observe également une hausse des taux immobiliers, une inflation conséquente et une forte concurrence des marketplaces en ligne, le secteur du commerce allemand fait face, dans son ensemble, à des changements significatifs et de nombreux défis, si bien que le cas Galeria Kaufhof pourrait bien être annonciateur d’une redéfinition globale du secteur dans les années à venir. 

Sources : Lebensmittel Zeitung du 10/01/2023, Die Welt du 11/01/2023, Rheinische Post du 11/01/2023