Date de publication :

Secteur Equipements et Solutions pour l'Agriculture et l'Agroalimentaire
Pays concerné
Angola
Thématique

1/ Contexte politico-économique

La transition présidentielle de 2017 en Angola, la première depuis les années 1980, a marqué un renouveau significatif au sein du parti au pouvoir et du gouvernement. Face aux limitations du modèle économique adopté au cours des dernières décennies, le président João Lourenço a entrepris des réformes majeures inscrites dans le plan national de développement à moyen terme 2018-2022 (PND). Ces réformes visent à diversifier et rendre plus inclusive la croissance économique, en soutenant notamment une population majoritairement jeune. La nouvelle administration a promulgué des lois pour stimuler les investissements et accroître la transparence du secteur privé. Elle s'est également engagée dans un vaste projet de privatisation d'entreprises publiques, a instauré un taux de change plus flexible, modernisé la politique monétaire et pris des mesures vigoureuses contre la corruption. L'Angola, en tant que deuxième producteur de pétrole d'Afrique, bénéficie de riches ressources naturelles, comprenant des gisements de diamants et d'autres minéraux. Le pays dispose également d'un réseau hydrique dense, de sols fertiles, d'un ensoleillement généreux et d'un capital humain important.

Le gouvernement angolais a élevé le développement du secteur de l'élevage au rang de priorité et manifeste une demande soutenue envers l'offre française. Dans sa volonté de renforcer les filières d'élevage, l'Angola a récemment dévoilé des initiatives de financement spécifiques, notamment les plans "planagrão & planapecuaria", qui représentent une enveloppe de 5 milliards de dollars américains pour la période 2023-2027. Ces fonds sont destinés à couvrir l'ensemble de la chaîne de valeur de l'élevage, englobant des aspects tels que les animaux, la génétique, les soins vétérinaires, les équipements, et les infrastructures nécessaires. Cette démarche s'inscrit dans la mise en œuvre active de l'accord de coopération agricole signé entre la France et l'Angola en 2018.

2/ Relations franco-angolaises

Les échanges commerciaux entre la France et l'Angola sont fortement influencés par le secteur des hydrocarbures, générant un déficit historique pour la France. En 2019, nos importations depuis l'Angola, principalement composées de pétrole brut, ont atteint 455 millions EUR, tandis que nos exportations vers l'Angola se chiffraient à 256 millions EUR. Les investissements directs français ont également diminué de 9,3 milliards EUR en 2015 à 7,5 milliards EUR en 2018, principalement axés sur le secteur pétrolier, notamment avec le groupe Total. La présence française en Angola est maintenue par plus de 12 000 emplois répartis dans une soixantaine de filiales, succursales ou bureaux. L'Agence française de développement a rétabli ses activités en Angola, avec un accent particulier sur l'agriculture, l'eau et l'énergie. Des accords de coopération dans l'agriculture, le tourisme, et la défense ont été signés en 2018, et des initiatives comme le Club d'entrepreneurs franco-angolais (CEFA) renforcent les liens économiques. Parallèlement, la coopération universitaire est dynamique, avec un programme de bourses en cofinancement, la présence de trois Alliances françaises et de quatre lycées du réseau Eiffel. Expertise France mène deux projets dans l'enseignement technique supérieur et la formation professionnelle, tandis que la France soutient la préservation du site historique M’Bbanza Kongo inscrit au patrimoine mondial par l'UNESCO.

3/ Xavier Chatte-Ruols, Directeur de Business France Angola, partage ses perspectives lors d'une interview pour BPI France.

Comme le souligne Xavier Chatte-Ruols, Le contexte actuel se révèle particulièrement propice aux affaires en Angola. La projection d'un doublement de la taille du marché d'ici 2045, conjuguée à l'émergence d'une classe moyenne et d'une élite à fort pouvoir d'achat, crée un environnement favorable pour les entrepreneurs. La demande croissante pour les produits français dans divers secteurs, tels que l'Oil&gas, les mines, l'agriculture, l'agroalimentaire, la santé, l'énergie, l'eau/environnement, le tourisme et les biens de consommation non-alimentaires, offre des opportunités significatives. Le "made in France" suscite un intérêt particulier, véhiculant une image de luxe et symbolisant un certain statut social. L'Angola, conscient de sa dépendance aux ressources pétrolières et minières, a mis en place un Plan National de Développement (PND) entre 2013 et 2017, avec 390 projets structurants nécessitant un investissement colossal de 6 000 milliards de kwanzas (environ 46 milliards d'euros). Cette initiative crée un terrain propice pour les entreprises françaises cherchant à diversifier leurs activités. L'Angola s'engage résolument dans sa reconstruction et sa modernisation, ce qui incite les entreprises à considérer ce marché comme durablement attractif.

4/ Focus French Breeding Days

Le développement du secteur de l’élevage est une priorité du gouvernement angolais, qui est demandeur de l'offre française. L’Angola importe 900 MUSD/an de viandes diverses, créant un déséquilibre de la balance commerciale mais surtout des opportunités commerciales !

Le pays souhaite développer ses filières d’élevage et a récemment annoncé à ce titre des dispositifs de financement dédiés pour la période 2023- 2027, d’un montant de 5 Mds USD. Les besoins se situent sur l’ensemble de la chaîne de valeur (animaux, génétique, soins/équipements vétérinaires, infrastructures, etc.).

Cette mission s’inscrit dans le cadre de l’accord de coopération agricole entre la France et l’Angola et de la visite du Président de la République Française en Angola le 3 mars 2023, au cours de laquelle des partenariats de production en matière agricole et agro-alimentaire ont été lancés.

L’Angola vise à devenir une puissance agricole et d’élevage à l’échelle régionale. Avec l’accroissement de son attractivité, de nombreux pays tels que le Brésil initient des collaborations. Il est primordial que les entreprises françaises se positionnent dès maintenant sur ce marché porteur, afin de capter les opportunités et ne pas se faire devancer par des pays concurrents.

Les French Breeding Days, en partenariat avec des acteurs clés tels que l'APAA, l'AIPEX, et le ministère de l'Agriculture, se profilent comme une occasion stratégique. Ils comprendront des journées de présentation du marché à Luanda, la capitale, ainsi que des rencontres BtoB. Des visites sur le terrain dans la région du Cuanza Sul sont prévues pour explorer les opportunités concrètes d'investissement dans le secteur de l'élevage.

Pour plus d’informations et pour s’inscrire : E-Salon - French Breeding Days 2024 - Angola (businessfrance.fr)

Auteurs :

Constance Imbert - Conseiller référent - Pôle Agri-Food 

Clément Roy - Chargé d'opération - Pôle Agri-Food