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Le système chinois d'échanges de quotas d'émissions de carbone est entré en vigueur le 1er février. Il est appelé à dépasser largement le marché du carbone européen, pour devenir le plus important de la planète.
Ce système chinois d'échanges de quotas d'émissions autorise pour la première fois les autorités provinciales à fixer des quotas d’émissions carbones pour les centrales thermiques et permet aux entreprises énergétiques de s'échanger des droits de polluer. Ce programme initialement prévu en 2017 a pour objectif de faire baisser les émissions polluantes en les rendant plus coûteuses pour les sociétés qui les génèrent. Selon les nouvelles règles, sont concernées 2000 centrales pour une émission totale de 26.000 tonnes de gaz à effet de serre. Cependant, le pays est encore largement dépendant du charbon, une des énergies les plus polluantes. En effet, les centrales chinoises fonctionnent à 60% au charbon et les experts s'attendent à des quotas confortables et donc un prix du carbone avantageux.
Selon Zhang Jianyu, vice-président pour la Chine de l'association écologiste américaine Environmental Defense Fund, les amendes prévues pour les entreprises qui dépassent les quotas d'émissions sont "trop basses pour être dissuasives". "La Chine poursuit des objectifs ambitieux en matière d'énergie propre" mais "le marché du carbone dans sa forme actuelle ne va pas jouer un rôle majeur dans la concrétisation de ces ambitions", a toutefois nuancé auprès de l'AFP Lauri Myllyvirta, du Centre de recherche sur l'énergie et l'air pur (CREA), basé à Helsinki. "Cela pourrait devenir un outil important dans le futur, et très vite, si le gouvernement décide de lui donner vraiment du corps", a ajouté l'analyste. De nouveaux projets de centrales au charbon ont également émergé, malgré les engagements à réduire les émissions. De plus, selon Li Shuo expert énergie de Greenpeace China, la production de charbon est en train de revenir aux niveaux observés entre 2012 et 2014 où les émissions ont connu un pic. En 2019, le pays a émis près de 14 milliards de tonnes de CO2, soit 29% du total mondial.
« Source : Les Echos - 01/02/2021 »