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Pour les cultures permanentes, le fait le plus remarquable est le déplacement des principales zones de production : le café, qui a fait la richesse de São Paulo, y est de moins en moins cultivé, il est aujourd’hui principalement produit dans le Minas Gerais, et secondairement dans les États de Bahia et du Rondônia, où l’on note aussi quelques cas de diminution. Pour les oranges, l’État de Bahia est en recul et c’est São Paulo qui est aujourd’hui la principale zone de production. On note toutefois une forte diminution dans sa région centrale et un report de la production de vers le sud de l’État et le nord du Minas Gerais. Le cacao s’est lui aussi déplacé, à cause de la crise provoquée dans l’État de Bahia par la maladie dite du « balai de sorcière » et c’est désormais le Pará, en Amazonie, qui est le principal producteur. En sens inverse, la production de latex n’est plus désormais centrée sur l’Amazonie, mais a migré vers les plantations de l’ouest de l’État de São Paulo. Pommes et sisal restent des productions typiques de leurs régions, respectivement du Sud du Nordeste, même si ici aussi la production s’est déplacée, sur des plus courtes distances.
Les cultures temporaires se sont elles aussi beaucoup répandues au cours de ces 29 ans, à commencer par le soja et le maïs (les deux cultures sont en général associées dans la même année), qui ont proliférées sur plus de 2 000 km du sud au centre-ouest, faisant du Mato Grosso leur première zone de production, tout en maintenant de forte croissance dans tous les États du Sud, du Sudeste et du Centro-Oeste. La canne à sucre a quant à elle confirmée la prédominance de São Paulo par rapport aux vieilles régions sucrières du Nordeste, où elle est en déclin. Ayant conquis tout l’État, en déplaçant même la culture des oranges vers les périphéries, sa culture a débordé vers le Mato Grosso do Sul et le Goiás et commencent à apparaître dans le sud du Mato Grosso. Le riz et le manioc, cultures de base pour l’alimentation des Brésiliens, ont connu des destins divergents. Celle du riz s’est pour l’essentiel concentrée dans l’extrême sud du pays, dans le Rio Grande do Sul, tandis que celle du manioc reste encore présente dans tout le pays, mais décline dans certaines régions (principalement dans les Nordeste et le Sud), tandis qu’elle augmente en Amazonie, dans l’ouest de São Paulo et dans le sud du Mato Grosso do Sul.
Source : THERY, Hervé, « Cultures et Cheptels 1990-2019 », Braises.hypotheses.org