Le bien-être animal dans l'élevage des animaux de rente est une préoccupation importante pour les Allemands. Selon le rapport sur l'alimentation 2023 du ministère fédéral de l'Alimentation et de l'Agriculture, 80 % des personnes interrogées s'intéressent à l'élevage des animaux à partir desquels le produit en question a été fabriqué. L'étiquetage public obligatoire relatif à l'élevage, entré en vigueur en août dernier, a pour objectif de présenter les formes d'élevage de manière claire et transparente. La grande distribution cherche, elle aussi, à mieux répondre aux attentes des consommateurs, malgré un contexte inflationniste élevé et des consommateurs en quête de prix les moins chers.

En ce début d'année, Edeka, acteur numéro 1 de la grande distribution en Allemagne, passera certains articles phares de fromage de la marque d'entrée de gamme "gut & günstig" au mode d'élevage 3. La filiale Netto Marken-Discount, qui fait partie du groupe Edeka, participe également à ce changement. Le groupe est ainsi le 1er détaillant alimentaire allemand à adopter le mode d'élevage supérieur pour les articles de fromage en tranches, râpé et en morceaux de sa propre marque.

Avec cette décision, le groupe Edeka renforce son engagement en faveur du bien-être animal et mise davantage sur des modes d'élevage plus élevés : "Avec le passage de la gamme de fromages de notre marque propre au lait issu du mode d'élevage 3*, nous jouons un rôle de pionnier dans le commerce alimentaire allemand et établissons un nouveau standard dans cette gamme. Nous espérons ainsi faire bouger le marché et que de nombreux distributeurs suivront notre exemple", a déclaré Markus Mosa, président du comité de direction d'Edeka Zentrale.  Au total, 300 millions de kg de lait seront transformés en fromage de marque propre Edeka.

De son côté, le groupe REWE, numéro 2 de la grande distribution alimentaire, a déclaré s'engager à ne plus commercialiser de lait de consommation de ses marques propres REWE d'un niveau d'élevage de niveau 1 et, d'ici fin 2030, à ne vendre plus que du lait de consommation de ces mêmes marques d'un niveau d'élevage 3 ou plus. Le discounter Lidl s'est fixé les mêmes objectifs et semble même déjà bien avancé sur le sujet. En effet, déjà en 2024, Lidl a annoncé que 100 % de ses marques propres de lait passeront aux modes d'élevage 3 et 4. En tant que partenaire de l'agriculture allemande, 100 % du lait de consommation provient d'Allemagne.

D'autres acteurs du discount suivent aussi le pas et ont apporté de grands changements dans leurs rayons. C'est notamment le cas d'Aldi Süd qui propose dès à présent tous les articles de fromage de ses marques propres avec l'indication que le lait utilisé pour ces fromages provient exclusivement de l'élevage de type 4 (qualité premium). Le discounter propose ses comptoirs fraîcheur, c'est-à-dire des emplacements en rayon avec une sélection particulière de fromages de qualité supérieure au sein de son offre en libre-service, dans l'ensemble de ses quelque 2 000 magasins. Après avoir converti l'ensemble de son assortiment de charcuterie au bio au sein de ce "comptoir fraîcheur", Aldi s'attaque maintenant à l'assortiment de fromages.

Un autre exemple concret, celui du discounter Norma : Le lait frais de sa marque propre "LANDFEIN" remplit actuellement les critères des certificats courants de bien-être animal DLG-Tierwohl-Siegel argenté, le standard "QMilch++"et le label de protection des animaux. Tous sont nettement supérieurs aux normes minimales légales et soulignent l'importance que le discounter accorde à ce sujet. Il en va de même pour la marque propre "BIO SONNE", qui garantit également le bien-être des animaux grâce à sa qualité bio.

*Le système de mode d'élevage ("Haltungsform" en allemand) est une initiative privée à 4 niveaux introduite par plusieurs grands distributeurs alimentaires allemands. Le label a été lancé en 2019 pour les produits carnés, puis élargit aux produits laitiers en 2022. Ces 4 niveaux sont caractérisés par des normes de bien-être animal déjà existantes, le niveau 1 correspondant à des exigences légales minimales et le niveau 4, dit "premium", se rapprochant d'un élevage bio. Depuis 2024, le programme introduit un cinquième niveau, "bio", pour renforcer la transparence et la clarté en ce qui concerne le mode d'élevage des animaux et permettre aux consommateurs de faire leurs choix en toute connaissance de cause.

Sources : moproweb.de, Roland Sossna, 22.01.2024 ; moproweb.de, Hans Wortelkamp, 22.01.2024 ; frankfurter Rundschau, Carmen Mörwald, 20.01.2024