Swisscom préserve sa position d'opérateur leader du pays, mais, depuis la libéralisation du marché intervenue en 1997, les revenus télécom (lignes fixes et réseau mobile) de l'entreprise sont en baisse. Ils représentent encore 2/3 du revenu total ou 5,4 milliards CHF, mais le manque à gagner est sensible, puisque ce marché représentait encore 6,7 milliards CHF en 2015. Avec le nouveau directeur, Christoph Aeschlimann, à la tête du groupe depuis 2022, Swisscom s'attèle à combler ce dificit en développant de nouveaux services dans le domaine de l'IT, dont notamment la cybersécurité et le cloud. 
Ces nouveaux marchés sont la plupart du temps adressés par le développement en interne, ce qui fait plutôt figure d'exception dans le paysage des grandes sociétés publiques en Suisse.   

Un partenariat important a récemment été noué avec le producteur de puces électroniques, Nvidia, dans l'objectif de développer l'offre en intelligeance artificielle. Actuellement, 350 collaborateurs travaillent dans ce segment pour mettre en œuvre des chatbots et des solutions d'identification vocale et entraîner des modèles d'IA spécifiques aux clients.

Swisscom est également présente dans les secteurs de la santé, de l'énergie, de la banque et des services de paiement. Swisscom est un partenaire d'exploitation important des banques suisses et compterait plus de cent établissements de crédit parmi ses clients, donc la Banque cantonale de Zurich pour laquelle elle traite le trafic des paiements. 

Swisscom ambitionne de s'imposer sur certains marchés face aux géants de la tech américains et dispose d'une antenne dans la Silicon Valley pour repérer les jeunes pépites de la tech. 

L'innovation et l'expérimentation font partie de l'ADN de cette entreprise détenue à 51% par l'Etat Suisse. Elle a notamment organisé des concerts au Metaverse, proposé des services de blockchain ou testé des voitures autopilotées. Le derniers rapport annuel mentionne les sujets thématiques qui sont suivis de près par l'entreprise: satellites LEO, Quantum Computing, Digital Twins, Web 3.0, Spatial Computing et Digital Health. 
L'entreprise est également présente depuis plusieurs années sous le nom Fastweb en Italie, qu'elle perçoit comme un marché à forte croissance. Les discussions sont en cours pour le rachat de Vodafone Group, évalué à 8 milliards EUR.

L'ancienne entreprise de télécom est devenue un prestataire de services IT qui de plus réalisera bientôt 50% de son chiffre d'affaires en Italie.  

Source : NZZ - 2 mars 2024