En 2023, l'Allemagne a enregistré un excédent d'importation d'électricité pour la première fois depuis 2002. Les exportations ont diminué de 24 %, tandis que les importations ont augmenté de 38 %. Cette évolution est attribuée à des prix plus bas à l'étranger. La hausse des prix des certificats d'émission de CO2 a entraîné une réduction de la production nationale d'électricité à partir du charbon, mais une disponibilité accrue de l'énergie nucléaire française a partiellement compensé. Le Bundesverband der Energie- und Wasserwirtschaft (BDEW) souligne que cet excédent d'importation ne signifie pas une dépendance envers les pays voisins ni des pénuries de production en Allemagne.

La présidente du BDEW, Kerstin Andreae, reconnaît que la fermeture des dernières centrales nucléaires en avril a contribué à cette évolution. Elle insiste sur le fait que, en dehors de la décision légale de sortie du nucléaire, les entreprises productrices n'ont aucun intérêt à continuer l'exploitation en raison du coût élevé de l'énergie nucléaire et du retard dans la construction de nouvelles centrales. Andreae souligne l'importance de commencer la construction de nouvelles centrales au gaz, capables d'utiliser ultérieurement de l'hydrogène à faible teneur en CO2. Elle estime que 15 gigawatts de capacité supplémentaire de centrales au gaz seront nécessaires d'ici 2030.

Cependant, l'intérêt des investisseurs pour la construction de telles installations est faible en raison du manque de rémunération pour la simple fourniture d'énergie, selon la structure actuelle du marché de l'électricité. Andreae appelle à une stratégie gouvernementale en matière de centrales électriques et à de nouveaux designs de marché allemands et européens, avec des conditions de financement ajustées. Elle souligne que la mise en œuvre prévue de composants du "marché des capacités" permettrait aux exploitants de recevoir une rémunération pour la mise à disposition de réserves, y compris des subventions importantes. Elle exhorte également le gouvernement à accélérer la mise en œuvre de la stratégie énergétique du ministre de l'Économie, Robert Habeck, soulignant que la construction d'une centrale au gaz prend six ans.

Source : Frankfurter Allgemeine Zeitung, 11/01/2024