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John Cockerill et Besix ont conclu un accord pour la construction de l’installation d’hydrogène vert de Virya Energy à Zeebrugge. Toutefois, la confirmation de l’investissement est suspendue à la validation du modèle économique.
Le projet Hyoffwind, précurseur dans le domaine de l’hydrogène vert, avance malgré quelques obstacles. La joint-venture, qui envisage de mettre en place une unité de production à Zeebrugge alimentée par l’énergie éolienne offshore, a récemment signé un contrat avec Besix et John Cockerill pour l’ingénierie, l’approvisionnement et la construction de cette unité. Ces entreprises ont été sélectionnées suite à un appel d’offres qui s’est achevé en 2022.
Pour 2026, le projet Hyoffwind, lancé en 2018 par Colruyt à travers Virya Energy et détenu à 70 % par Korys, est en attente de son permis de construire et, plus important encore, de la décision d’investissement finale.
“Une réponse concernant notre demande de permis est attendue sous peu, et nous procédons actuellement à des analyses pour arriver à une décision d’investissement finale plus tard dans l’année”, explique Jean-Christophe Dupas, représentant de Virya, avec pour objectif une inauguration en 2026. Il est à noter que le lancement initial de l’usine était prévu pour 2023.
Le modèle économique de Hyoffwind est sujet à incertitude. Le projet a subi des retards en raison de multiples crises, de l’inflation, et de la hausse des coûts de financement, exacerbés par un cadre réglementaire non finalisé. “Les critères européens récemment durcis exigent des conditions plus strictes pour qu’un hydrogène soit qualifié de renouvelable, ce qui nous a obligés à revoir nos estimations de production à la baisse”, déclare Dupas.
En arrière-plan, des acteurs du secteur de l’hydrogène vert plaident pour une définition plus large de l’énergie renouvelable par l’Europe, incluant d’autres formes de production telles que le nucléaire, qui pourrait soutenir les énergies éoliennes et solaires dans la production d’hydrogène sans carbone. C’est un défi majeur pour ce secteur émergent qui lutte pour démontrer sa viabilité économique, surtout que l’hydrogène vert est nettement plus onéreux que les hydrogènes fossiles.
Il est également important de mentionner que Virya a perdu un partenaire clé, Fluxys, qui possédait 33 % de Hyoffwind, s’est retiré pour éviter un conflit d’intérêts avec ses activités de transport d’hydrogène. D’après les informations disponibles, le coût du projet est estimé à environ 60 M EUR. Le gouvernement flamand a réaffirmé une aide financière de 30 millions d’euros dans le cadre du Plan de relance européen, indépendamment de la nouvelle définition de l’hydrogène renouvelable.
Source : L'Echo