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Le secteur est déjà confronté à des coûts annuels supplémentaires d'au moins 55 millions d'euros en raison de l'adaptation aux nouvelles formalités administratives, douanières et commerciales. À partir du 1er avril, le coût des inspections officielles et de la délivrance de plus de 750 000 certificats phytosanitaires (PC) s'ajoutera à cette charge économique et administrative, une menace qui peut considérablement entraver la capacité de l'industrie à poursuivre ses opérations de produits hautement périssables.
Dans ce contexte, Freshfel Europe et FPC (Fresh Produce Consortium) se sont rassemblés pour adresser une lettre au gouvernement britannique, expliquant que cette nouvelle exigence signifiera que plus des 3/4 des exportations de produits frais de l'UE vers le Royaume-Uni nécessiteront un certificat phytosanitaire (environ 2,5 millions de tonnes). Cela représentera un effort considérable tant pour le secteur que pour les administrations publiques, car au moins 750 000 PC devront être délivrés chaque année. Bien que certains grands opérateurs pourront n’émettre qu’un seul PC par camion (par exemple pour les pommes exportées en gros volume), la plupart des échanges UE-Royaume-Uni, étant très fragmentés avec des envois adressés à de nombreux petits clients et grossistes, compteront souvent plus de 10 PC par camion. Cette exigence engendrera des retards dans les commandes, des blocages aussi bien au départ qu'à l'arrivée, et générera des pertes de qualité et du gaspillage alimentaire. Cela augmentera également les frais des entreprises de fruits et légumes frais déjà mises à mal par les effets de la pandémie COVID-19.
Les deux institutions formulent donc la demande d'introduire des dérogations à l'obligation quasi systématique d'un PC pour le commerce de produits frais à travers la Manche en tenant compte du risque très limité de dangers sanitaires sur cette catégorie, après 40 ans de libre circulation. Le report de l'introduction de l'exigence phyto, jusqu'à ce que la certification électronique soit en place, faciliterait les échanges des deux côtés de la Manche et aiderait à maintenir les approvisionnements en produits frais.
Source : Natalia Santos, 17 février 2021, Freshfel