Date de publication :

Secteur Equipements et Solutions pour l'Agriculture et l'Agroalimentaire
Pays concerné
Allemagne
Thématique
Une étude de l'université de Bonn montre que la sélection de variétés optimisées pour l'agriculture bio est judicieuse. En effet, grâce à leur patrimoine génétique adapté à ces conditions, elles sont plus robustes et promettent des rendements plus élevés.
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Pour le projet à long terme (depuis 1999), les chercheurs ont cultivé des plantes d'orge dans 2 champs voisins ; une fois dans des conditions conventionnelles et une fois dans des conditions écologiques. Ainsi l'orge biologique s'est enrichie de caractères génétiques spécifiques, différents de ceux de la culture de référence.

Les chercheurs ont d'abord croisé de l'orge à haut rendement avec une variété sauvage afin d'augmenter la variation génétique. Ensuite, cette orge a été cultivée selon 2 méthodes de culture : l'un des champs de manière conventionnelle, l'autre sans pesticides, avec des méthodes mécaniques pour lutter contre les mauvaises herbes et en fertilisant avec du fumier.
Chaque automne, ils ont gardé une partie des grains (sélectionnés au hasard) pour les ressemer au printemps suivant - les graines biologiques dans le champ bio, celles qui ont poussé dans des conditions conventionnelles dans le champ de comparaison.

Année après année, les chercheurs ont analysé le génome des plantes ainsi produites. Au cours des 12 premières années, la fréquence des allèles (variantes du patrimoine génétique) de l'orge a évolué dans la même direction sur les 2 champs. Cependant, les années suivantes, les fréquences alléliques des 2 cultures ont évolué de manière de plus en plus divergente. Ainsi, dans les conditions écologiques, ce sont surtout les variantes de gènes qui assurent une moindre sensibilité au manque de nutriments ou d'eau - donc des allèles qui influencent la structure de la racine - qui se sont accumulées. 
L'orge cultivée de manière conventionnelle est devenue de plus en plus uniforme sur le plan génétique au fil du temps. En revanche, l'hétérogénéité de l'orge bio est restée plus élevée. La fréquence des allèles variait également davantage dans le temps pour la culture bio. Avec des conditions environnementales plus variables dans l'agriculture bio, les plantes sont contraintes à une plus grande hétérogénéité génétique pour pouvoir s'adapter.
Les résultats montrent l'utilité de la sélection de variétés optimisées pour l'agriculture bio. Grâce à leur patrimoine génétique adapté à ces conditions, elles sont plus robustes et promettent des rendements plus élevés. De plus, il paraît intéressant de croiser des variétés plus anciennes ou même des formes sauvages lors de la sélection. Selon les résultats de l'étude, même les variétés conventionnelles à haut rendement peuvent en profiter.

Source : TopAgrar, 18 mai 2024