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L'article du quotidien zurichois NZZ traite des enjeux et critiques auxquels SAP (géant des logiciels de gestion) est confronté en raison de sa stratégie de migration forcée vers la solution cloud S/4 Hana, ce qui a provoqué une insatisfaction croissante parmi de nombreux clients. Malgré la promesse de SAP de soutenir et de maintenir S/4 Hana jusqu'en 2040 pour les clients qui ne veulent pas migrer vers le cloud, le passage obligatoire à long terme reste inévitable, causant des frustrations et des coûts supplémentaires pour les entreprises.

La difficulté de se détacher de SAP est soulignée par le concept de « Vendor-Lock-in » ou verrouillage par le fournisseur, rendant difficile et coûteux le changement de système. Peu d'entreprises suisses osent quitter SAP, et celles qui le font, comme Zweifel et la TX Group, optent pour des alternatives comme Abacus (solution suisse) et Workday (solution israélienne), respectivement, après des évaluations approfondies. Le coût et la complexité des migrations, notamment pour les fonctions critiques comme la logistique, sont des obstacles majeurs.

Un autre exemple est Lidl, qui après avoir tenté de remplacer son système interne Wawi par SAP dans certains pays, a finalement renoncé après cinq ans et 500 millions d'euros de dépenses, revenant à son système personnalisé mieux adapté à ses besoins spécifiques.

SAP défend sa position en affirmant que l'intégration dans des écosystèmes est cruciale et que la fidélisation des clients est essentielle. Mais les entreprises comme Migros (leadeur suisse du retail) et l'Université de Zurich, qui doivent investir massivement dans des projets dont les bénéfices sont souvent difficiles à quantifier, ressentent la pression de cette dépendance.

La question reste de savoir si SAP pourra maintenir sa domination sur le marché face aux critiques croissantes concernant le verrouillage des fournisseurs et l'escalade des coûts. Ce dilemme incite les entreprises à repenser la manière dont elles configurent leur paysage informatique et la dépendance à un fournisseur unique, une préoccupation qui ne se limite pas uniquement à SAP, mais aussi à d'autres grands acteurs du secteur comme Microsoft.

Source : NZZ - 14.12.2024