Date de publication :

Secteur Mobilité et Logistique
Thématique Entreprises
Le président de Volkswagen estime que les constructeurs allemands ont environ 2 ans de retard sur les acteurs américains, mais où en sont réellement BMW, Mercedes et VW ?
Image info sectorielle

BMW se concentre sur la récolte et l’analyse de données. Au sein du BMW-Campus de Unterschleißheim, près de Munich, 1 700 spécialistes travaillent au développement d’un algorithme. Ils s’appuient sur 40 véhicules en circulation et des datacenters d’une capacité de 500 PB.

Daimler propose un service de voiturage aux Etats-Unis. Les habitants de San Jose peuvent commander une Mercedes classe S autonome mais surveillée par un conducteur habilité à intervenir en cas de danger.

Volkswagen teste dans le centre-ville de Hambourg des véhicules de catégorie 4 sur un circuit qui devrait atteindre 9 km. Les cinq e-Golfs en circulation sont équipées de nombreux scanners, radars et caméras entraînant l’analyse de 5 GB/minute de données. VW veut commercialiser des véhicules autonomes d’ici 2025. Il cible prioritairement les Etats-Unis et la Chine, considérant que la règlementation adéquate y sera entrée en vigueur. Le logiciel nécessaire est développé par la nouvelle structure Volkswagen Autonomy GmbH qui collabore avec Ford. VW a aussi, le premier, intégré un système de communication car-to-infrastructure à ses nouveaux modèles (Golf).

Parallèlement, la Basse-Saxe, Land d’origine de VW, développe une infrastructure routière compatible. Elle équipe en conséquence ses feux de signalisation et développe un système de caméras aux intersections. La communication se fait par wifi (portée de 800 m).

Enfin, d’autres acteurs comme MAN et DB Schenker s’intéressent à la technologie : ils testent sur l’autoroute A9 le platooning pour poids-lourds. En dehors du transport de marchandises, des bus publics, limités à 15 km/h, testent la conduite autonome à Berlin et Bad Birnbach (Bavière).

Toutefois, il convient de souligner que selon une étude Prognos 45 % des conducteurs allemands « ne croient pas en la fiabilité de la technologie ou ont peur des attaques de hackers ». Pour les chercheurs ceci explique notamment que le véhicule autonome se développe lentement outre-Rhin. Dans leur scénario le plus optimiste, ils estiment que les véhicules dans lesquels le conducteur se passe de sa tâche de conduite sur autoroute représenteront 70 % des véhicules en circulation en 2050. Les « citypilot » (exemption de tâche de conduite sur autoroute et en ville) devraient eux arriver sur le marché en 2030 et c’est à partir de 2040 que les véhicules entièrement autonomes faisant du « porte-à- porte » devraient se développer.

Source : W. Rudschies, T. Kroher, 19/02/2021, ADAC.