La Roumanie dispose de deux atouts majeurs dans la compétition mondiale à l'IA : une école d'informatique de haut niveau, qui a formé des centaines de milliers de spécialistes travaillant pour les plus grandes entreprises technologiques (Oracle, Bitdefender, Thales...), et une infrastructure internet à haut débit favorisant le développement de l'industrie technologique. 

Aujourd'hui, l’accès démocratisé aux modèles d'intelligence artificielle avancés permet à la Roumanie de se positionner comme un acteur clé de l'IA. Son excellence en mathématiques et en informatique, renforcée par une stratégie nationale axée sur l’éducation, constitue un levier déterminant. 

Selon George Haber, investisseur de la Silicon Valley, la Roumanie doit concentrer ses efforts sur un secteur spécifique de l’IA et multiplier les hackathons pour identifier une spécialisation qui lui permettrait d’exceller. L’éducation joue un rôle central dans cette ambition : depuis les années 1990, les universités techniques roumaines ont intégré l’intelligence artificielle dans leurs cursus.

Le deuxième grand atout du pays réside dans son infrastructure internet performante, qui a favorisé l’émergence d’un secteur IT&C dynamique, représentant 15 % du PIB. Pour exploiter pleinement ces avantages, une stratégie nationale ciblée est nécessaire. Comme le souligne Bogdan Tudor, PDG de StarTech Team, la Chine a réussi à s’imposer dans l’IA grâce à une vision claire et structurée. La Roumanie doit suivre cet exemple et se focaliser sur un domaine précis, comme la santé ou l’agriculture, pour éviter de dépendre de solutions étrangères. 

Enfin, l’alignement des programmes scolaires et universitaires sur les certifications informatiques internationales est impératif. Adapter les cursus à la réalité du marché permettrait aux diplômés d’obtenir des certifications reconnues et de répondre aux besoins urgents de l’industrie. 

En structurant son approche et en misant sur ses atouts, la Roumanie pourrait s’imposer comme un acteur clé de l’IA à l’échelle mondiale.

Source : Ziarul Financiar/ Service économique de Bucarest 05/02/2025.