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Secteur Santé
Thématique Actualités du secteur
Selon deux études présentées par la Société Européenne d’Oncologie Esmo, il existe de grandes inégalités entre les différents États membres de l’Union Européenne, en termes d’accès aux nouveaux médicaments contre le cancer et de participation aux essais cliniques de médicaments innovants.

Les patients occidentaux sont privilégiés par rapport à ceux résidant dans la zone centre-est de l’Union. L’Italie se classe parmi les cinq premiers pays en nombre d’expérimentations, en particulier en ce qui concerne les étapes les plus avancées de la recherche.

La majorité des essais sont financés par des sociétés pharmaceutiques (74 %). Seule une petite partie repose sur des financements académiques (15 %) ou en partenariat entre des entreprises privées et des organismes publics (11 %).

« On estime qu’en 2020 en Italie, environ 377 000 nouveaux cas de cancer ont été diagnostiqués, soit une moyenne de 1 030 par jour » explique Carmine Pinto, Directeur du département d’oncologie médicale à l’AUSL-IRCCS de Reggio d’Emilie. Les diagnostics de plus en plus précoces et la recherche scientifique ayant mené au développement de nouvelles thérapies, ils ont permis une meilleure rémission des patients italiens qui sont aujourd’hui 3,6 M, soit 6 % de la population italienne.

En 2019, 672 essais cliniques ont été autorisés en Italie, un nombre sensiblement stable depuis 2015, dont 39,9 %, concernaient l’oncologie. Entre 2017 et 2019, on constate une réduction des études de phase I de 14 % à 11 % du total des études autorisées et les études universitaires dites « sans but lucratif » sont passées de 26,4 % à 23,2 %. Mais, selon l’enquête présentée à Esmo, l’Italie est quatrième en Europe en nombre absolu d’essais avec une forte concentration sur les phases III.

En matière de recherche sur le cancer, le pays pâtit de lacunes en matière d’infrastructures, de personnel, de ressources, de règlementation et de formation. L’Italie est le pays qui investit le moins dans la recherche au niveau européen en pourcentage du PIB (1,4 % contre plus de 2,5% en France et en Allemagne) et qui compte le moins de personnel de recherche stabilisé.

Malgré cela, selon le classement établi par "Lancet Oncology" en 2017 sur la pertinence des publications scientifiques en oncologie au niveau international, l’impact par citation de l’Italie était de 2,07, au deuxième rang mondial après la Grande-Bretagne (2,08), devant l’Allemagne, la France, le Canada et les États-Unis. C’est donc une reconnaissance importante pour la qualité du travail des chercheurs italiens.

 

Source : Vera MARTINELLA, 18/03/2021, Corriere della Sera (extrait)