En Côte d'Ivoire, la campagne 2025 de commercialisation de la noix de cajou connaît un tournant majeur. Les principaux acheteurs asiatiques ont suspendu leurs achats en raison des tensions commerciales avec les États-Unis, ce qui a favorisé une progression sans précédent de la transformation locale.

Les transformateurs ivoiriens ont acheté 650 000 tonnes de noix depuis janvier, un record qui dépasse largement les objectifs initiaux. Cette dynamique permet à la Côte d'Ivoire de transformer environ 50 % de sa production de noix de cajou cette année, contre des prévisions de 34,7 %. Deux facteurs expliquent cette montée en puissance : un renforcement de la lutte contre la contrebande et l'augmentation des droits de douane américains sur les produits transformés en Inde et au Vietnam. Les autorités ivoiriennes ont intensifié les contrôles pour limiter la contrebande vers les pays voisins, augmentant ainsi la disponibilité de la matière première sur le marché local.

Par ailleurs, les nouveaux tarifs douaniers américains ont refroidi l'intérêt des acheteurs asiatiques, qui ont drastiquement réduit leurs achats. Cette situation a entraîné une baisse des prix bord champ, passant de 0,65 EUR à entre 0,30 et 0,45 EUR le Kg, ce qui pénalise les producteurs mais avantage les industriels. Ce contexte offre une opportunité stratégique pour l'industrialisation de la filière cajou en Côte d'Ivoire, premier producteur africain, tout en posant la question de la résilience du secteur face aux fluctuations internationales.

Sources : la Côte d’Ivoire veut renforcer la chaîne de valeur du manioc - 09/05/2025