Dépendance et contraintes : les freins à la production locale

Le secteur de la pomme de terre en Algérie fait face à des défis majeurs, mais il recèle également un potentiel considérable pour l'économie du pays. Actuellement, la filière est fortement dépendante des semences importées, ce qui la rend vulnérable aux fluctuations des prix et aux perturbations des chaînes d'approvisionnement mondiales. Pour contrer cette dépendance, le développement de semences locales performantes est crucial. Dans la wilaya d'El-Oued, qui représente 34 % de la production nationale, les agriculteurs ont déjà mis en place des stratégies d'adaptation, notamment en réutilisant une partie de leur récolte comme semences. Bien que cette pratique réduise le recours aux importations, elle peut paradoxalement entraîner une pénurie relative sur le marché intérieur.

Un autre obstacle majeur réside dans le coût élevé des intrants agricoles, tels que les engrais et les pesticides, poussant les agriculteurs à adopter des pratiques innovantes pour maintenir la rentabilité de leurs exploitations. De plus, la stagnation des surfaces cultivées limite la capacité de production, rendant nécessaire l'expansion des terres irriguées pour améliorer les rendements.

Stratégies d'adaptation et rendements prometteurs : les atouts d'un secteur en mutation

Malgré ces contraintes, la filière montre des signes encourageants. Des régions comme El-Oued affichent des rendements prometteurs, allant de 300 à 350 quintaux par hectare. Les prévisions pour la saison 2024-2025 sont optimistes, avec une récolte attendue de 11, 5 millions de quintaux, ce qui témoigne du potentiel du secteur. Pour libérer pleinement ce potentiel, il est impératif d'améliorer les infrastructures et les pratiques agricoles afin de maximiser la production.

Modernisation et partenariats : les clés de la croissance future

Pour surmonter ces défis et assurer une croissance durable, la filière pomme de terre en Algérie a besoin d'investissements dans des équipements modernes, tels que des systèmes d'irrigation avancés, des machines de plantation et de récolte efficaces, ainsi que des installations de stockage adéquates pour réduire les pertes post-récolte. Le transfert de savoir-faire technique est également essentiel, avec la formation des agriculteurs aux techniques agricoles modernes et durables pour améliorer la productivité et la qualité des récoltes.

Ce contexte offre des opportunités considérables pour les entreprises françaises spécialisées dans les équipements agricoles et les technologies agroalimentaires. Elles peuvent proposer des solutions innovantes pour moderniser l'agriculture algérienne, notamment en matière d'irrigation de précision et d'équipements de transformation alimentaire. En établissant des collaborations et des partenariats stratégiques avec des acteurs locaux, les entreprises françaises peuvent non seulement contribuer au développement de la filière algérienne, mais aussi bénéficier d'un accès privilégié à un marché en pleine croissance.

En conclusion, la filière de la pomme de terre en Algérie est à un moment clé de son développement. Bien que les défis soient nombreux, des stratégies adaptées, des investissements ciblés et le soutien de collaborations internationales peuvent transformer ce secteur, en faisant un contributeur significatif à la sécurité alimentaire et à la croissance économique du pays.

Source : El watan.dz - 04/05/2025