Afin de réduire leur dépendance vis-à-vis des fabricants de puces, certaines entreprises créent des équipes internes de conception de semi-conducteurs, ouvrent des centres de recherche dans la Silicon Valley et établissent des partenariats avec des fabricants pour la production en sous-traitance. D’autres choisissent de former des coentreprises pour co-développer des puces automobiles.

Des fabricants de véhicules électriques comme Tesla et le chinois BYD ont depuis longtemps créé leurs propres puces, mais aujourd'hui, des constructeurs traditionnels tels que Toyota, Hyundai, Stellantis et General Motors (GM) rejoignent cette compétition. Les semi-conducteurs automobiles, auparavant un marché de niche, sont désormais essentiels avec l'avancement technologique des véhicules. Moins complexes que les processeurs utilisés dans les smartphones, ces puces sont plus faciles à développer en interne pour les constructeurs.

Cependant, l'approvisionnement reste limité. Les fabricants de puces ont historiquement privilégié l'électronique grand public, ce qui a obligé les constructeurs automobiles à se disputer une offre réduite. Ce déséquilibre s'est accentué pendant la pandémie, lorsque les pénuries mondiales ont forcé de nombreux constructeurs à arrêter leur production.

Selon l’Institut de recherche en électronique et télécommunications de Corée du Sud (ETRI), les véhicules à moteur thermique utilisent environ 200 semi-conducteurs par voiture, tandis que les véhicules électriques en nécessitent environ 1 000, et les véhicules autonomes plus de 2 000. Parmi ceux-ci, les semi-conducteurs de puissance, qui influent directement sur l’autonomie des véhicules électriques, sont un domaine stratégique.

Selon la société d’études de marché Verified Market Research, le marché mondial des semi-conducteurs automobiles devrait croître à un taux annuel de 5,83 %, atteignant 82,8 Mds USD d’ici 2031, contre 54,8 Mds USD en 2024. Hyundai Motor Group, qui avait longtemps externalisé ses besoins en semi-conducteurs au fournisseur allemand Infineon Technologies, adopte désormais une approche plus proactive dans le développement de ces composants. En 2020, Hyundai Mobis, sa division pièces automobiles, a acquis Hyundai Autron, une société spécialisée dans les semi-conducteurs pour moteurs à combustion interne. Depuis, Hyundai Autron se concentre sur le développement de puces pour véhicules électriques, et Hyundai Mobis prévoit de commencer la production de semi-conducteurs clés en sous-traitance cette année.

Hyundai a également renforcé son partenariat avec Infineon, en signant un accord en 2023 pour co-développer des semi-conducteurs de puissance destinés aux véhicules électriques et hybrides.

Toyota a opté pour une coentreprise avec sa filiale Denso pour développer des semi-conducteurs automobiles, tandis que Volkswagen investit dans des puces personnalisées pour ses véhicules via sa division Cariad. GM intensifie également sa stratégie en matière de puces. L’entreprise a établi un partenariat avec le fabricant néerlandais NXP Semiconductors pour co-développer des semi-conducteurs pour ses véhicules électriques de prochaine génération. Depuis ses débuts, Tesla développe ses propres puces, en confiant leur production à des fabricants sous contrat. De son côté, le chinois BYD conçoit et fabrique ses propres semi-conducteurs automobiles. En 2023, BYD a annoncé un investissement de 13,8 Mds USD dans les semi-conducteurs et la conduite autonome, renforçant ainsi son entrée dans le secteur des puces.

Au-delà du développement de nouvelles puces, les constructeurs automobiles cherchent également à simplifier leurs chaînes d'approvisionnement en semi-conducteurs. Nombre d’entre eux rationalisent leurs besoins en regroupant plusieurs fonctions dans moins de puces, réduisant ainsi la complexité et optimisant les achats.

Par exemple, Stellantis travaille avec Foxconn pour co-développer des semi-conducteurs susceptibles de remplacer 80 % des puces utilisées dans ses véhicules. Cette démarche vise à réduire les coûts, simplifier la production et garantir un approvisionnement plus stable.

Source : chosun - 25/03/2025