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Un marché qui pèse lourd dans l’économie helvétique
En Suisse, les cleantech ne sont plus un secteur d’avenir, mais bien une réalité économique. Selon les dernières données, les technologies propres représentent aujourd’hui près de 5 % du PIB, soit environ 30 milliards de francs suisses. Le secteur emploie plus de 200 000 personnes, ce qui en fait un pilier majeur de l’industrie helvétique.
Derrière ces chiffres, une dynamique portée par l’urgence climatique mais aussi par une stratégie nationale claire : la Stratégie énergétique 2050, adoptée suite à l’abandon progressif du nucléaire, fixe un cap ambitieux de neutralité carbone d’ici 2050 (l'annulation de la loi de sortie du nucléaire est cependant désormais envisagée). Pour y parvenir, la Suisse mise sur la réduction de sa consommation énergétique, le développement des énergies renouvelables et l’innovation technologique.
Des besoins croissants en solutions bas carbone
Les besoins sont considérables. La Confédération veut notamment multiplier par six la production d’électricité issue des nouvelles énergies renouvelables (solaire, éolien, biomasse), pour atteindre 35 TWh d’ici 2035, contre seulement 6 TWh en 2022. Parallèlement, des solutions de stockage d’énergie, de captage de CO₂ (CCUS) ou encore de mobilité propre sont activement recherchées par les collectivités, les industriels et les utilities.
Dans ce contexte, les cleantech made in France — dans les domaines de la performance énergétique, du solaire, de l’hydrogène ou des matériaux biosourcés — suscite un intérêt croissant en Suisse.
Hydrogène, bâtiments, mobilité : les fronts d’innovation
Parmi les segments les plus porteurs :
La mobilité hydrogène, déjà bien implantée avec des camions H2 circulant en Suisse, continue d’attirer les investisseurs et les constructeurs.
Les bâtiments durables constituent un autre axe fort : rénovation énergétique, matériaux à faible empreinte carbone, smart grids… autant de défis à relever dans un pays où près de 60 % des bâtiments sont encore chauffés au mazout ou au gaz.
L’industrie, quant à elle, recherche des solutions pour décarboner ses procédés, notamment dans la chimie, la métallurgie et la logistique.
Un écosystème d’innovation solide
La Suisse peut compter sur un tissu très actif de start-ups, PME, centres de recherche (EPFL, ETH Zurich) et clusters spécialisés. Des institutions comme Innosuisse ou Cleantech Alps soutiennent l’innovation locale, et des programmes de cofinancement existent pour favoriser les coopérations internationales.
WOODOO (France), qui développe un bois « augmenté » pour les façades à faible impact carbone, ou encore Eflow, fournisseur suisse de solutions de batteries intelligentes, illustrent cette dynamique de partenariats transfrontaliers en pleine expansion.
Des opportunités pour les acteurs français
Pour les entreprises françaises du secteur cleantech, la Suisse représente un marché exigeant mais accessible. Les donneurs d’ordre publics et privés sont à la recherche de solutions concrètes, durables et rapidement déployables. Les projets liés à la construction durable, à la mobilité verte, aux infrastructures énergétiques ou à la gestion intelligente des ressources offrent de belles perspectives, à condition d’être réactif et compétitif.
En 2026, la Suisse sera au cœur de plusieurs événements majeurs liés à l’énergie et à l’environnement, l’occasion idéale pour renforcer les synergies franco-suisses dans un secteur devenu stratégique des deux côtés du Léman.
En chiffres clés :
Poids économique du cleantech : ~30 Mds CHF
Emplois : >200 000
Part des ENR nouvelles dans la production d’électricité : 7,5 % en 2024, objectif 35 TWh en 2035
Part de l’hydroélectricité : 56,6 %
Échéance de neutralité carbone : 2050
Sources:
Swiss Cleantech Report
Office fédéral de l’énergie (OFEN)
Swiss Federal Statistical Office
Swisscleantech.ch
Wikipedia EN – Energy in Switzerland / Hydropower / Solar