Ce projet, relaté dans un article du Handelsblatt publié le 4 novembre 2025, prévoit donc la construction d’un centre d'hébergement cloud nommé « Industrial AI Cloud ». Ce centre de données aura la capacité d’accueillir 10 000 processeurs produits par Nvidia. L’annonce du projet s’est faite en grande pompe à Berlin par les CEO des deux entreprises ainsi qu’en la présence de deux ministres fédéraux et marque le début de l’autonomisation allemande vis-à-vis des grands fournisseurs de services Cloud américains. L’ouverture de ce centre est un signal envoyé aux grosses compagnies américaines a annoncé le ministre fédéral du digital Karsten Wildberger. L’industrial AI Cloud a pour vocation d’entraîner les modèles d’IA, de soutenir certaines recherches dans le domaine de la pharmaceutique et d’optimiser le processus de design dans l’industrie.  

La question de la répartition de cette somme d’un milliard d’euros est centrale. En effet, ce sont près de 600 M EUR qui seront nécessaires afin d’acheter les processeurs indispensables au fonctionnement du centre. Les locaux seront financés par la deutsche Telekom et l’installation électronique sera mise en place par leur partenaire, l’entreprise SAP.

Le projet attire d’ores et déjà des clients venant du monde entier : la deutsche Bank, Quantum Systems, l’entreprise américaine Perplexity ou encore Agile Robots. Le fait que les données soient souveraines et allemandes est un réel gage d’intérêt pour les entreprises qui parviennent à attirer de nouveaux clients, séduits par cet aspect. Le centre permet également d’accélérer l’innovations en Europe.

L’industrial AI Cloud s’inscrit dans un contexte politique et fait partie d’un projet intitulé « Made for Germany » qui promeut l’investissement dans l’indépendance industrielle allemande. Cependant, l’ampleur du projet reste à relativiser si l’on compare la somme des investissements avec les moyens qui sont déployés outre atlantique. Timotheus Höttges, chef d’entreprise à la deutsche Telekom, rappelle que l’Industrial IA Cloud n’est qu’une première étape dans le projet de l’entreprise à développer des « Gigafactory » dédiées à l’IA en Europe.

Source : Handelsblatt.com