Date de publication :

Secteur Santé
Pays concerné
Japon
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L’Agence japonaise pour la recherche et le développement médical (AMED) fêtera ses dix ans en 2025. À cette occasion, elle revient à ses fondamentaux : renforcer sa capacité de découverte de médicaments et mettre en place un système de soutien intégré allant de la recherche fondamentale à la mise sur le marché.

Jusqu’à présent, l’AMED s’est concentrée sur le financement de la recherche fondamentale pour identifier des « graines » de médicaments. Cependant, les exemples ayant franchi le cap de la commercialisation restent rares. Entre 2020 et 2024, 538 projets soutenus ont été transférés vers des entreprises pharmaceutiques, mais seulement 56 ont abouti à une autorisation réglementaire et 8 à de nouveaux médicaments. Les investisseurs pointent un décalage entre les données produites et les attentes du marché, notamment en matière de brevets et de stratégie de développement.

Un déficit de talents spécialisés
Le manque d’experts capables d’évaluer les technologies, d’anticiper les tendances du marché et de définir des stratégies de valorisation freine la transformation des découvertes en produits. Le budget annuel de fonctionnement, environ 6,7 milliards de yens, reste très inférieur à celui d’organismes comparables comme la JST ou la NEDO. De plus, la rotation rapide des fonctionnaires détachés limite la continuité et la culture organisationnelle.

Un virage manqué vers les biothérapies
Alors que le marché mondial s’est orienté des petites molécules vers les biomédicaments, qui représentent désormais plus de 50 % des ventes mondiales de médicaments, le Japon – et l’AMED – n’ont pas su prendre ce tournant à temps. Les dirigeants reconnaissent que l’accent mis sur les petites molécules était une erreur stratégique, mais le développement de nouvelles plateformes technologiques aurait nécessité des investissements colossaux.

Une nouvelle feuille de route
Pour la période 2025-2030, l’AMED prévoit de renforcer sa fonction de « think tank », d’intégrer les données de marché et les tendances technologiques dans ses programmes et de former des talents capables de bâtir des stratégies de sortie. Le gouvernement japonais vise l’émergence d’ici 2033 d’une « licorne » pharmaceutique valorisée à plus de 100 milliards de dollars. Pour atteindre cet objectif, il faudra conjuguer soutien à la recherche fondamentale et développement de compétences en business development.

Source : www.nikkei.com - 10/11/2025