Le secteur des biointrants au Mexique connaît une croissance soutenue, estimée à près de 10 % par an. Pourtant, il évolue encore sous une législation dépassée, conçue pour les produits chimiques synthétiques. Les acteurs du secteur, réunis au sein de l’AMPBIO, appellent à une réforme réglementaire progressive, équitable et adaptée aux spécificités des biointrants.

Aujourd’hui, les biointrants sont principalement utilisés dans les cultures à haute valeur ajoutées destinées à l’exportation, comme l’avocat, les baies et la tomate. Leur adoption reste limitée dans les cultures extensives telles que le maïs, en raison du déclin de la production locale et de la hausse des importations. Toutefois, l’industrie ambitionne de développer des solutions pour ces cultures stratégiques, soutenue par des incitations gouvernementales.

Les produits les plus utilisés sont les bioestimulants et les agents de biocontrôle, notamment les champignons entomopathogènes comme Beauveria bassiana. La pollinisation biologique progresse également, avec l’installation d’entreprises spécialisées dans la production d’insectes bénéfiques.

Le secteur fait face à plusieurs défis : lenteur des procédures d’enregistrement (jusqu’à 4 ans), manque de formation universitaire et forte dépendance aux produits chimiques. Pour y remédier, AMPBIO organise des ateliers et cherche à établir des partenariats avec les universités.

Avec une réglementation modernisée et une meilleure éducation, le Mexique pourrait devenir un leader régional en biointrants, suivant les pas du Brésil. L’évolution des marchés et la demande croissante pour une agriculture durable renforcent cette dynamique.

Source : Red Agrícola México, Ximena González Vidal, 11/09/2025