Date de publication :

Secteur Equipements et Solutions pour l'Agriculture et l'Agroalimentaire
Pays concerné
Colombie
Thématique
La Colombie se trouve à un tournant décisif de son histoire caféière. En 2025, le pays pourrait devenir le premier fournisseur de café des États-Unis, devant le Brésil, grâce aux nouveaux droits de douane imposés par Washington. Selon Asoexport (Association nationale des exportateurs de café de Colombie) et Analdex (Association nationale de commerce extérieur), les exportations de café colombien pourraient dépasser les 5 Mds USD, un record historique pour le secteur.
Image info sectorielle

Entre janvier et août 2025, les ventes de café vers les États-Unis ont progressé de 14,7 %, atteignant 3,3 M de sacs de 60 kg, selon la DIAN (Direction des Impôts et Douanes Nationales), Analdex et Asoexport. Dans le même temps, le Brésil a réduit ses expéditions de 20,7 %, passant de 5 M à 4 M de sacs, d’après le Conseil brésilien des exportateurs de café (Cecafé). Cette réorientation du commerce mondial est en grande partie liée au décret exécutif 14257 des États-Unis, qui fixe un droit de douanes de 50 % sur le café brésilien, contre 10 % appliqué au café colombien. Le Vietnam et le Honduras sont taxés respectivement à 20 % et 10 %, tandis que le Mexique conserve une exemption totale.

Ce contexte douanier favorable a permis à la Colombie de renforcer ses parts de marché. À fin août 2025, la valeur cumulée de ses exportations de café atteignait 4,1 Mds USD, soit une hausse de 76 % par rapport aux 2,35 Mds USD enregistrés un an plus tôt. Le prix international du café a aussi soutenu cette croissance : entre janvier et août 2025, il a atteint en moyenne 354,31 centimes USD par livre, soit 140 centimes de plus qu’en 2024 (213,96 centimes). La cotation du café reste au-dessus des 3 USD par livre à la Bourse de New York, compensant la légère baisse attendue de la production due au phénomène météorologique de La Niña.

Les États-Unis restent le principal client du café colombien, suivis par l’Allemagne (8 % des exportations, +30 % sur un an), le Canada (8 %), la Belgique (7,2 %) et le Japon (5,4 %). En Europe, la demande se diversifie : la France a importé 128 000 sacs, en hausse de 223 %, tandis que les Pays-Bas ont progressé de 66 % avec 168 000 sacs. D’autres marchés comme la Norvège (+46 %), le Mexique (+38 %) et l’Allemagne (+30 %) confirment une expansion soutenue. Ces chiffres illustrent une ouverture croissante vers les marchés européens, où la réputation de qualité du café colombien constitue un levier stratégique.

Pour la France notamment, cette dynamique offre des opportunités de partenariats renforcés dans la distribution, la torréfaction premium et la valorisation de produits issus du commerce durable.

En parallèle, les régions productrices de Huila (18 % de la production nationale), Antioquia (13 %), Tolima (12,6 %) et Cauca (11 %) restent au cœur de la filière. Grâce à la hausse des prix et à la demande internationale, elles devraient bénéficier directement des retombées économiques de cette conjoncture exceptionnelle.

Source : Portafolio, le 9 octobre 2025