Face à la multiplication des événements climatiques extrêmes, de nombreux pays, dont la Roumanie, s’orientent vers l’agriculture régénératrice. Cette approche a pour objectif de à restaurer la santé des sols tout en réduisant l’usage d’intrants chimiques (pesticides, engrais) et la consommation d’eau. Elle permet de produire plus efficacement, avec moins de ressources et un impact environnemental réduit.

Reposant sur des pratiques telles que la rotation des cultures, la réduction du travail du sol, la couverture végétale permanente et un usage raisonné ou nul des engrais, cette méthode favorise la résilience des écosystèmes agricoles.

Selon Marcello Daniliuc (Marcellino Impex, Călărași), l’agriculture régénératrice protège les sols, limite l’érosion, stimule la biodiversité et conserve l’humidité. D’autres agriculteurs, comme Doru Gheorghe (Agro Fondinvest), confirment que malgré une baisse des intrants, les rendements restent comparables à ceux des systèmes conventionnels.

Des initiatives similaires émergent aussi dans le maraîchage, à l’image des projets Sol și Suflet ou du programme de culture durable de Grup Șerban, fournisseur de PepsiCo.

La Commission européenne et la FAO alertent sur les risques croissants de désertification et de perte de fertilité liés à l’agriculture intensive, notamment en Europe du Sud, où 30 % des zones semi-arides sont déjà dégradées.

Une étude de l’Alliance européenne pour l’agriculture régénératrice (EARA), menée entre 2020 et 2023 sur 78 fermes dans 14 pays, révèle que les exploitations régénératrices atteignent des rendements quasi équivalents (-1 %) à ceux des fermes conventionnelles, tout en utilisant 62 % moins d’engrais azotés et 76 % moins de pesticides. Elles affichent également des températures au sol plus basses et une rentabilité supérieure de 27 %.

Pour les agriculteurs roumains, cette transition représente une voie prometteuse, conciliant durabilité environnementale, viabilité économique et sécurité alimentaire.

 Source : Ziarul Financiar